Après un beau périple en Amazonie par Lucie, voici une autre forme de voyage…
Pour Liraloin le voyage signifie aussi prendre le temps de faire une pause dans le quotidien et de s’installer un petit moment dans une bulle d’été, une introspection nécessaire et essentielle. Quoi de plus émouvant que d’entreprendre un voyage pour retrouver un souvenir, un apaisement solitaire ou un amour et de vivre l’instant présent.
Voyager dans le souvenir : ici et demain
La perte d’un proche, le temps d’un voyage dans un appartement, retrouver la trace des moments passés avec cette personne et faire son deuil à travers les souvenirs.
Quand Hadda reviendra-t-elle ? de Anne Herbauts, Casterman – 2021
*** Le temps se suspend quelques instants dans l’écriture de Thomas Vinau. On se prend à observer et revivre ces émotions vives et vécues lors d’une journée peu importe à quelle saison.
Pizza 4 saisons de Thomas Vinau, illustration de Anne Brouillard – Thierry Magnier, 2022
Voyager en soi : Apprendre à se faire confiance, se connaître et s’accepter
Chaque personne vivant avec son mal-être en parle d’une même et seule voix troublée. Les illustrations accompagnent pour frapper encore plus fort. Elles dissèquent l’émotion compulsive, la peur, l’anxiété comme pour approfondir les dires.
Journaux troublés de Sébastien Perez, illustration de Marco Mazzoni – Soleil : Métamorphose, 2020
Submergée dans les flots d’une langue qu’elle ne connaît pas, cette jeune femme s’interroge sur ses capacités à comprendre. L’espace d’un instant, il suffit d’observer son monde, se donner de la force et du courage pour s’améliorer.
Je connais peu de mots de Elisa Sartori – CotCotCot éditions, 2021
Une délicatesse rare où se mêle l’apprentissage de la vie à travers l’amitié que l’on éprouve pour soi et pour les autres. Alors même si tout semble emmêlé comme les végétaux dans une chevelure, viendra le moment où l’envol se fera un jour ou l’autre.
Mon amie la chenille de Marion Janin – l’Atelier du Poisson Soluble, 2021
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Le voyage amoureux : partager un amour à travers le temps
Cet album est une ode à la découverte de la féminité et de l’amour. De manière subtile et poétique Davide Cali nous livre l’histoire d’une jeune femme découvrant son corps, le désir et le sens du mot Amour. Les illustrations de Monica Barengo sont d’une finesse d’où émane une douceur sensuelle et grave par moment. Un album délicat et pur.
Pollen une histoire d’amour de Davide Cali, illustration de Monica Barengo – Passepartout, 2013
Gaya Wisniewski nous livre une histoire d’amour pur et sensible entre deux êtres que tout oppose et qui finalement ne font plus qu’un. Les illustrations toutes de nuances noires et grises sont habilement rehaussées d’un filet bleuté. Ce bleu qui évoque l’hiver et la présence éternelle de l’amour entre ces deux-là.
Voyager et rêver : profiter du moment présent, s’émerveiller
Voyager dans les contes et rêver à des désirs secrets. Être en osmose avec la nature et profiter de l’instant présent. D’aventure en aventure ne pas avoir peur du voyage. Profitons de cette poésie voyageuse où il faut sans cesse se réinventer.
Je t’emmène en voyage de Carl Norac, illustré par 40 illustrateurs – A Pas de Loup, 2019
Une vie de nostalgie où les retrouvailles dans cette maison de famille nous donne une respiration bien particulière. Le temps de s’arrêter, de s’émerveiller, d’apprendre à lacer ses chaussures, de trouver et perdre pour ensuite retrouver et reperdre sa casquette. Une plongée qui fait un bien fou loin de tout, de toute connexion.
Le plus bel été de Delphine Perret – Les Fourmis rouges, 2021
Il y a quelques temps le blog a été sollicité par les éditions Casterman pour recevoir le dernier titre de Chrysostome Gourio Des zombies dans la prairie. Après une lecture enthousiaste et coups de cœur sur le blog, Linda et Liraloin ont décidé d’affronter les marmottes zombies en duo ! Soyez prêt(e)s pour une lecture commune mouvementée !
Des zombies dans la prairie : la comédie qui vous fera voir les marmottes d’un autre oeil ! de Chrysostome Gourio, Casterman, 2023
Liraloin : D’abord, merci d’avoir répondu positivement sur ce partenariat. Qu’est-ce qui t’as attiré dans ce livre ?
Linda : Au moment où la proposition est arrivée nous avions assez peu d’informations sur le livre donc c’était surtout l’envie de découvrir un auteur que je ne connaissais pas. Après quoi j’ai commencé à chercher des informations sur ce titre pour en trouver sur un site anglais (je ne me souviens plus le nom) qui en proposait un résumé et le classait en « comédie horrifique », c’est un genre que j’apprécie beaucoup au cinéma et dont je n’avais jamais entendu parler en format livre. Et toi ? Qu’est-ce qui t’a attirée ?
Liraloin : Je suis les publications et l’actualité de cet auteur depuis un petit moment en voyant bien que ces romans sont basés sur l’humour et j’aime tellement cela en littérature jeunesse. En plus ton retour de lecture m’a donné envie de le lire !
Linda: C’est intéressant ce que tu dis car je trouve l’exercice d’humour assez délicat en littérature jeunesse. J’ai parfois l’impression que c’est forcé, voir redondant d’un livre sur l’autre. Et si cela convient parfaitement aux enfants, c’est plus difficile pour l’adulte d’y prendre plaisir.
Liraloin : Comment as-tu perçu le titre ? Des zombies dans la prairie : la comédie horrifique qui vous fera voir les marmottes d’un autre œil ! qu’est-ce qu’il t’évoque ?
Linda: Sans aimer l’horreur, j’aime assez les films de zombies à partir du moment où ils proposent un scénario cohérent qui a plus à offrir que des monstres dévoreurs de cervelles. La comédie horrifique a cela de particulier qu’elle tend à utiliser les ressorts de l’horreur ET de la comédie, allégeant le trait et amenant un côté amusant qui n’est pas pour me déplaire. A partir de là, j’entre sur un terrain qui me convient d’avantage car la mission première n’est plus de faire peur. Voilà ce que ce que le titre m’a inspiré. J’ai aussi pensé à différents films du genre comme Bienvenue et Retour à Zombieland, probablement les comédies zombie les plus connues. Il y a aussi Black Sheep dans le même genre et, même si je ne l’ai pas vu, je me souvenais de la bande annonce de ce film impliquant des moutons zombies. Tout ça pour dire que c’est un genre qui me convient bien, entre horreur et comédie.
Bienvenue à Zombieland, 2009.Black Sheep, 2006.
Linda : Il me semble que tu as peur des zombies, je suis donc curieuse de savoir comment ce titre a pu te tenter. Comment as-tu abordé cette lecture ?
Liraloin: Oui c’est tout à fait ce que tu dis mais j’aime quand une thématique apocalyptique est traitée de façon humoristique et avec une p’tite touche comédie british en plus ça me va tout à fait. Mon préféré dans le genre est Shaun of the dead ! Effectivement Bienvenue et Retour à Zombieland est très bien aussi. C’est très particulier, en fait tout ce qui est lié à la fin du monde ou donne une vision apocalyptique comme dans les dystopies me fait flipper à mort car je sais que l’homme est tout à fait capable d’arriver à ces situations extrêmes. Et donc mon cerveau ne se repose pas, d’où le fait de lire ce genre de littérature dans la journée et non le soir, même chose quand il y a trop de violence dans une série ou autre. C’est comme ça que j’ai lu toute la série des comics Walking Dead mais je suis incapable de regarder la série. Ce titre m’a tenté car lorsque tu as proposé sa lecture à la suite de la tienne tu as répondu à Blandine que c’était tout le contraire, ce livre s’inscrivait dans la comédie et puis j’adore les randonnées en montage et courir après les marmottes.
Shaun of the Dead, 2005. The Walking Dead, Robert Kirkman, Delcourt.
Liraloin : J’aimerais que l’on s’interroge sur la construction de ce roman. Il y a des éléments qui en font une introduction des plus intéressante comme l’incipit, le texte qui met en garde le lecteur et le listing des personnages. Qu’est-ce que tu en as pensé ?
Linda: C’est quelque chose que j’aime beaucoup trouver en début de récit, une sorte de message de l’auteur au lecteur qui annonce un peu ce que nous allons trouver dans son roman. Nous en parlions récemment dans nos échanges autour L’apprenti conteur de Gaël Aymon, cela peut être risqué mais c’est un parti pris intéressant. Par ailleurs, dans le cas précis Des zombies dans la prairie, cela appuie l’effet visuel que l’auteur donne à l’ensemble de son texte. Il l’introduit en nous annonçant ce qu’on va y trouver, nous présente ses personnages, un peu comme une bande-annonce le ferait pour un film, ou tout simplement comme cela se fait dans la publication de pièces de théâtre. Mais avec ses multiples références, sa narration explosive et son « générique de fin », je trouve que Chrysostome Gourio livre un récit très cinématographique !
Liraloin : C’est complétement ça, l’entrée en scène est particulièrement bien soignée et cela jusqu’à la fin comme tu l’évoques précisément. D’ailleurs on peut dire que le récit en lui-même est sur la même veine. On n’en perd pas une miette ! Il est rare de trouver dans un roman un générique en guise de remerciement, cette idée est géniale. Il y a aussi des crédits musicaux avec des noms de groupes et les chansons principalement du métal et des crédits cinématographiques dont l’auteur s’est plus ou moins inspirés. Pour terminer, hop, un dernier paragraphe s’ouvre comme si on préparait le lecteur spectateur à une éventuelle suite…
Linda : Oui tout à fait ! C’est aussi ça qui fait la richesse de ce récit car finalement, les références sont nombreuses et pour sûr on passe à côté de certaines. Les crédits viennent donc étoffer un peu plus notre curiosité et peuvent aider à mettre des titres oubliés. Par ailleurs, comme je le disais plus haut, ce générique de fin insiste un peu plus sur la forme cinématographique du récit et c’est quelque chose que j’aime beaucoup. La narration est très visuelle et se prête complètement au format cinéma, cette construction ne donne qu’un peu plus d’épaisseur à l’idée… De fait, le dernier paragraphe fait scène post-générique, comme dans les films Marvel, et laisse la porte ouverte à une potentielle suite qui, je l’avoue, me plairait beaucoup ! Mais il permet aussi de rencontrer le grand méchant du roman et la discussion qu’il a avec un autre antagoniste potentiel est juste hallucinante !
Liraloin: Qu’as-tu pensé de cette autre construction entre dialogue et narration ?
Linda : C’est toujours intéressant d’alterner la forme du récit. Déjà car cela permet de changer de point de vue. Ici le narrateur est essentiellement Maximus et les dialogues permettent de laisser la place aux autres personnages de s’exprimer également. Ensuite, cela rend aussi le récit plus vivant et permet une immersion plus importante.
Liraloin : Ce qui m’a beaucoup plu c’est la construction du roman. Outre l’incipit et le prologue cités plus haut, les titres donnés aux chapitres sont très évocateurs de la comédie horrifique et il y a des clins d’œil à des titres de chansons ou de films : « un matin sans fin » « Debout les campeurs !» tiré du formidable film Un jour sans fin ou justement l’héroïne est une marmotte ! Justement parlons des personnages maintenant que le « décors » est planté. Quel est celui que tu as préféré et pourquoi ?
Bill Murray dans Un jour sans fin… lui aussi aime les marmottes !
Linda : Je pense que l’on ne peut que s’attacher au héros, Maximus, puisqu’il est au cœur de récit et que c’est lui qui le fait vivre. Mais il faut bien avouer que ses jumeaux de frères sont assez terribles ! Pour vivre moi-même avec des jumelles, j’y ai retrouvé la connivence et la force de ce lien qui les unis de façon si unique et particulière, ce fonctionnement naturel en binôme, complètement incompréhensible pour nous, singleton. Les deux frangins ont cette facilité à entrer dans la bêtise et à en faire quelque chose d’assez exceptionnel, complètement tiré par les cheveux et tellement énorme, disproportionné que ça en devient encore plus hallucinant !
Liraloin : Comme toi, j’ai beaucoup aimé le personnage de Maximus et cette facilité à donner des surnoms aux membres de sa propre famille ! J’adore sa façon de s’exprimer lorsqu’il s’adresse à son oncle. Il y a toujours un décalage assez marqué dans ce roman ! Je comprends tout à fait ton attachement aux terribles jumeaux ! Quel passage as-tu préféré et pourquoi ?
Linda : Difficile d’en parler s’en dévoiler le livre. Mais globalement ça se situe à la fin du roman, la bataille finale contre les marmottes entre concert punk et chaos horrifique : l’attaque des marmottes, les cris de la foule qui tente de s’enfuir, la petite équipé qui trouve un pouvoir dans une source complètement improbable, le tout en musique puisque le concert ne s’arrête pas pour autant… Ca donne une scène complètement folle et déjantée qui m’a vraiment fait rire. Si l’émotion était différente, j’ai pourtant eu l’impression d’être dans cette scène chaotique de la quatrième saison de Strangers Things durant laquelle Eddie attire l’attention de l’ennemi en jouant « Master of Puppets » de Metallica. Puissant ! Je te retourne la question ?
Liraloin: C’est assez compliqué de faire un choix. Tout comme toi, j’aime cette espèce de cacophonie ambiante dans le passage que tu cites. Malgré tout, j’ai beaucoup aimé le chapitre avec la rencontre Maximus, Julie et la grand-mère de cette dernière. C’est complétement cliché mais dans le bon sens. Tout y est : la vieille chaumière, les ingrédients bizarroïdes dans les bocaux, le nez crochus… puis la voilà qui leur propose une tarte aux myrtilles comme une grand-mère « ordinaire » le ferait. Je me suis bien marrée et puis tout à coup, les propos deviennent sérieux car il ne faut pas oublier que nos héros luttent contre le Mal !
Strangers Things, Saison 4, 2022.
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Vous l’aurez compris, cette aventure nous a énormément plu alors si vous partez en montagne à la rencontre de ces jolis animaux, n’oubliez pas votre pelle et ce roman…
Avant de parcourir le monde et de vous inviter au voyage cet été, voici quelques idées de lectures et pas des moindres ! Place aux coups de cœur de vos dévouées arbronautes !
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La poésie s’est invitée au chevet de Liraloin pour profiter d’un long moment de quiétude. Poésie de saison, des saisons. Le temps se suspend quelques instants dans l’écriture de Thomas Vinau. On se prend à observer et revivre ces émotions vives et vécues lors d’une journée peu importe à quelle saison. Cette maison et sa forêt, principales témoins des animaux et des personnes qui verront le temps d’installer et s’en aller. Les illustrations d’Anne Brouillard sont consignées comme on dessinerait dans un carnet, celui emporté lors d’interminables promenades à travers la forêt de ces paysages du Nord.
Pizza 4 saisons de Thomas Vinau, illustré par Anne Brouillard – Thierry Magnier, 2022
Pour Linda la poésie s’est aussi invitée, au cours du blanc chemin des merveilles en compagnie d’une Anne Shirley devenue jeune femme. Dans Anne de Windy Willows, elle est directrice à l’école de Summerside, une bourgade de l’Île-du-Prince-Edouard, et parvient à faire sa place grâce à sa persévérance et sa bonté d’âme qui la pousse à toujours voir le meilleur en chacun. Après lui avoir mené la vie dure, le clan Pringle tout entier tombera sous son charme. Le récit est ponctué d’une correspondance riche d’Anne à Gilbert. Dans le cinquième tome, Anne et sa maison de rêve, la vie a pris un tournant pour le jeune couple qui vient de se marier et est parti s’installer à une centaine de kilomètres des Pignons Verts. Anne est désormais plus sage et plus mature, mais son regard sur le monde reste profondément le même. Elle aborde sa nouvelle vie et les nouvelles rencontres avec la même passion que lorsqu’elle était enfant.
Anne de Windy Willows, 2022.Anne et sa maison de rêve, 2022.
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Lucie a été séduite par le premier livre jeunesse de l’artiste JR. Véritable hommage au temps qui imprime sa marque sur les visages, Les Rides met aussi en valeur ces anonymes qui sont la mémoire des villes dans lesquelles ils ont passé toute leur vie. Les photos sont magnifiques et le court texte qui les accompagne ne manque pas non plus de poésie.
L’équipage de L’île aux trésors a adoré les aventures d’Elisabeth, mouflette en quête de ses parents dans le Paris des années 1920. Quelle énergie, quel tempérament et quel flair dans une si petite fille ! On aime la voir se débrouiller et suivre la piste de ses parents. Son enquête la conduit des Beaux-Quartiers à la prison de la Santé en passant par les Halles et le bal de la Bastille. En toile de fond s’esquisse une époque où les bonnes résidaient sous les toits, les jeunes dansaient la java au son de l’orchestre ou du grammophone, les voitures démarraient à la manivelle et… le papier toilette n’existait pas. Ce roman mêle enquête, aventure et poésie, c’est aussi joli que palpitant !
Elisabeth sous les toits, de Vincent Cuvellier, Little Urban, 2023.
Et en BD, Isabelle et ses moussaillons ont craqué pour l’adaptation très réussie du classique Les Hauts de Hurlevent, par Pierre Alary ! Les éditions Rue de Sèvres ont mis les petits plats dans les grands : format somptueux, dos toilé, beau papier brillant, couleurs chaudes. On retrouve la fresque d’une société corsetée et consanguine, celle de l’État de Georgie des années 1960, et la description des ressorts (assez universels) d’une guerre dont le sens se dérobe. Le format du roman graphique vient augmenter ce récit magnifiquement raconté de décors de plantations, de grandes maisons bourgeoises et de rues. L’obstination un peu immorale de Scarlett O’Hara à vouloir aimer Ashley, promis à une autre, est si outrancière qu’elle en devient presque drôle, voire touchante. La guerre de Sécession se profile, mais la jeune femme n’a ni ferveur patriotique, ni fibre maternelle, ni souci du qu’en-dira-t-on : elle sait ce qu’elle veut. Mais c’est peut-être précisément ce tempérament qui se révélera précieux alors que le monde s’écroule et que les repères moraux et privilèges volent en éclats. Quel souffle : autant en emportent les pages !
Gone with the wind, de Pierre Alary (d’après le roman de Margaret Mitchell), Rue de Sèvres, 2023.
Une énigme dans ma tirelire. Delphine PESSIN. Thierry Magnier, 2020
Blandine adore la collection « Petite Poche » des éditions Thierry Magnier. Des romans trè courts et percutants avec des thématiques très diverses mais toujours actuelles, pour émouvoir, interpeller, faire réfléchir. Dans ce titre-ci, notre jeune narrateur va enfin pouvoir s’offrir LE jeu vidéo tant attendu et en profiter tout le week-end. Mais quand il ouvre sa tirelier, à la place de son argent, un simple papier plié… et une énigme… qu’il décide de résoudre.
Suspense, humour, références et chute géniale font ce récit qui célèbre les moments qui comptent tout en rappelant combien la présence de ceux qui nous sont chers (famille, amis) n’est pas à « prendre pour argent comptant ».
Ana et l’Entremonde – Tome 1. Marc DUBUISSON et Cy. Editions Glénat, 2022
1492, Christophe Colomb, Vers les Indes par l’ouest… On s’imagine très bien l’aventure à venir! Et bien en fait, pas du tout! Car les auteurs, avec beaucoup d’humour, de réparties bien senties, et de références géniales, nous emmènent dans l’Entremonde avec Ana, la jeune fille de la couverture. L’Entremonde? Oui ce monde qui se trouve après les Grandes Chutes tout au bord de la Terre, car oui, elle est plate! Et là, le scénario prend une autre dimension! Un monde différent et des préoccupations sociales et politiques pourtant pas si éloignées ! Blandine a adoré ce premier tome et attend avec impatience le deuxième à paraître en septembre!
Après les catégories Grandes feuilles et Belles branches c’est au tour des sélections Racines (documentaires) et Branches dessinées (bandes-dessinées) de se dévoiler ! Des titres comme toujours triés sur le volet parmi nos coups de cœur des parutions 2022. Le principe est toujours le même : les votes sont ouverts à partir d’aujourd’hui et jusqu’au 9 juin. Les gagnants seront annoncés dans la foulée, lundi 12 juin. À vos lectures, à vos votes !
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Catégorie Racines
Voici un trio de tête qui ne manque pas d’originalité. Entre voyage, curiosité littéraire et exploration du monde solaire, il y en a pour toutes et tous !
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C’est une belle promenade culinaire et olfactive que nous propose ce documentaire. Bienvenue au pays des saveurs et si vous passez dans un des pays proposés, nul doute que vous allez vous régaler. Quel bel album mêlant documentaire, livre de recettes et livre-jeu !
Le tour du monde en 24 marchés de Maria Bakhareva & Anna Desniskaya, La Partie, 2022.
LA superstar de la littérature anglaise méritait un documentaire à la hauteur de sa renommée et c’est chose faite. Connait-on réellement cet artiste ? Un large éventail de détails vous permettra de vous immerger complétement dans, non seulement la vie du théâtre anglais, mais aussi dans toutes les pièces écrites par ce géant !
Le monde extraordinaire de William Shakespeare, de Emma Roberts, Little Urban, 2022
Si vous aimez le charme du rétro dans l’illustration et les sujets scientifiques ce documentaire aura de quoi vous ravir. Les détails et le vocabulaire complètement abordables pour les plus jeunes lectrices et lecteurs en fait un album intéressant, ludique, original et DE TOUTE BEAUTÉ !
Fabuleux paysages du système solaire d’Aina Bestard, Saltimbanque, 2022
Quel est votre titre préféré dans la sélection "Racines" ?
Le tour du monde en 24 marchés de Maria Bakhareva & Anna Desniskaya, La Partie (64%, 18 Votes)
Fabuleux paysages du système solaire d'Aina Bestard, Saltimbanque (21%, 6 Votes)
Le monde extraordinaire de William Shakespeare, de Emma Roberts, Little Urban (14%, 4 Votes)
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Catégorie Branches dessinées
La sélection était très riche et variée ce qui a donné, à nos arbronautes, du fil à retordre pour choisir le trio marquant et gagnant !
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Le premier titre sélectionné ouvre une nouvelle série développée à partir d’une hypothèse délirante : que serait-il advenu de l’expédition de Christophe Colomb si, comme beaucoup le pensaient alors, la terre avait été plate ? Restés dans les cales par inadvertance, Ana et Domingo sont du voyage, pour le meilleur… et pour le reste. Entre corvées et farces, intrigues d’équipage et dingueries du Señor Colomb, on ne s’ennuie pas une seconde. Lorsque l’une des cascades les plus spectaculaires de l’histoire de la BD fait chavirer le récit, ce qui s’annonçait comme un réjouissant récit d’aventure bascule dans une fantaisie colorée, surréaliste et TRÈS intrigante. Une BD portée un trait nerveux et des bleus à tomber, à lire pour les bonnes ondes féministes, les personnages hauts en couleurs, les punchlines et l’intrigue au long cours qui commence à se dessiner.
Ana et l’Entremonde, de Marc Dubuisson et Cy, Glénat, 2022.
En adaptant le roman éponyme de Kathleen Karr, Léonie Bischoff propose de (re)découvrir les aventures de Simon, un adolescent considéré comme l’idiot du village, dans le convoyage à pieds d’un millier de dindes entre l’Etat de Missouri et la ville de Denver dans le Colorado. Formidable aventure dans une Amérique peuplée de chercheurs d’or et d’Indiens, de brigands et d’exploiteurs d’esclaves, de fermiers affamés et de chasseurs de bisons, cette BD dresse aussi le portrait social et sociétal d’une époque : conditions du transport de bétail, esclavage, tout en instillant quelques réflexions actuelles : racisme, condition féminine, éducation, bien-être animal, estime de soi, la place de chacun dans la société…
La longue marche des dindes de Léonie Bischoff, Rue de Sèvres, 2022
Dans le Poids des Héros David Sala explore son enfance mais à l’aune de ce que ses grands-pères, héros de guerre et de résistance, ont laissé comme empreintes indélébiles dans les récits qui se transmettent de générations en générations. Et c’est non seulement à un voyage à travers l’histoire d’une famille que l’auteur nous invite mais aussi à un fabuleux voyage à travers la couleur et l’imaginaire. Les images de Sala sont lumineuses même quand elles abordent cette histoire parfois méconnue de ce côté des Pyrénées, celle de la dictature de Franco, de l’exil des Républicains espagnols en France, du camp de concentration d’Argelès-sur-Mer…
L’Apprenti conteur de Gaël Aymon, l’école des loisirs, 2022.
Fin janvier, Gaël Aymon répondait à nos questions de curieuses arbronautes. Linda, Lucie et Liraloin se sont empressées de lire son roman l’Apprenti conteur paru dans la collection Neuf aux éditions de l’Ecole des Loisirs en avril 2022 et de partager leurs impressions.
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Linda: Avant de commencer, j’aurais aimé savoir ce qui vous a poussé à lire ce livre et à le proposer en lecture commune ?
Liraloin: C’est drôle que tu me poses cette question car c’est Colette qui a suggéré de faire une LC du dernier roman de Gaël Aymon, j’ai juste répondu que l’idée était bonne et j’ai lu le roman. C’est aussi simple que cela. Après, j’avais bien aimé son titre Et ta vie m’appartiendra donc c’était l’occasion de lire un autre roman de cet auteur.
Lucie : C’est effectivement Colette qui a proposé cette lecture commune suite à l’interview de Gaël Aymon. J’avoue que j’aime assez qu’un entretien ne soit pas publié comme ça, mais accompagné soit d’une lecture commune comme nous l’avons fait avec Annie au milieu d’Émilie Chazerand ou un article sur les « classiques » comme pour François Place. Cela nous permet d’explorer l’œuvre de l’auteur de manière plus attentive et de profiter à fond de cette opportunité (que je trouve toujours merveilleuse !) de poser nos questions à un auteur.
Et ta vie m’appartiendra de Gaël Aymon, Nathan, 2020.
Silent Boy de Gaël Aymon, Nathan, 2020.
Liraloin à Linda: J’ai vu que tu en avais fait une chronique pourquoi as-tu été attirée par ce roman ?
Linda : Je ne connaissais que Silent Boy de Gaël Aymon et suite à son interview, j’étais curieuse de le lire autrement. La couverture, particulièrement sombre m’a interrogée et en lisant le synopsis je pensais lire une réécriture de conte, un format que j’apprécie beaucoup. Je n’ai pas hésité un instant. Connaissiez-vous déjà l’hypothèse qui veut que les contes de la Mère l’Oye aient été écrits par Pierre Darmancour, le fils de Charles Perrault ?
Lucie : Je ne connaissais pas du tout cette théorie, et je ne sais pas vraiment quoi en penser. Mais dramatiquement, dans le roman, je l’ai trouvée intéressante.
Liraloin : Mais pas du tout ! Ca été une surprise pour moi si bien que je suis allée chercher des informations car je pensais que c’était pure fiction et invention de l’auteur. J’avoue n’être pas très experte en histoire et origines des contes. Finalement j’en lis peu alors que j’adore les écouter ! Et toi, as-tu été surprise également ?
Linda:J’ai aussi fait une recherche sur ce sujet à la fin de ma lecture. Je pensais vraiment que l’auteur s’était amusé à inventer tout ça pour placer son récit dans un cadre mystérieux. Donc oui, une vraie surprise et une lecture qu’on repense autrement après coup. J’ai trouvé toute cette histoire assez fascinante au final, d’autant que le mystère autour de cette affaire ne semble pas complètement résolu. Gaël Aymon a choisi le versant sombre des contes pour raconter son histoire, mêlant le récit au genre fantastique. Qu’avez-vous pensé de ce choix ? Et quelles émotions vous a procuré la lecture ?
Liraloin : Quelle belle idée ! A travers des chapitres courts et bien rythmés le lecteur se prend au jeu. A chaque instant et durant toute ma lecture je me suis demandée si Pierre ne rêvait pas inlassablement, me procurant un étrange sentiment. L’effet fantastique fonctionne très bien car Gaël Aymon prend le parti de dérouler son histoire dans une atmosphère glauque et toujours de nuit. Là encore je retrouve les effets cinématographiques dont l’auteur nous parle dans son interview. Le moment le plus fort est celui où Pierre et Mariette entrent dans la forêt brumeuse, j’y ai vu des références à Tim Burton dans Sleepy Hollow. L’émotion y est forte !
Lucie: En effet, les choix de Gaël Aymon sont de l’ordre du fantastique, et parfois assez noirs. Je ne m’attendais pas à ça mais après tout les contes traditionnels sont tout de même très sombres entre abandons d’enfant et méchants qui veulent les dévorer (ogres, loups, sorcières…), il y a quand même beaucoup de noirceur !
Linda : L’écriture est très visuelle dans ce récit et cela m’a vraiment permis de m’immerger dans l’histoire de Pierre. J’ai donc souvent été surprise, presque perdue quant aux perceptions de ce monde aux contours assez flous. On est en effet en perpétuel questionnement sur les limites du réel. Comme tu le dis, Liraloin, les événements ont toujours lieu la nuit, ce qui renforce l’incrédulité du moment. Pierre rêve-t-il ? mais dormait-il vraiment au début de la scène ? C’est assez déstabilisant, d’autant que lorsqu’il revient dans la réalité, il semble toujours sortir du sommeil mais en même temps son esprit et son corps semblent avoir vécus et ressentis les événements fantastiques… C’est une vraie réussite !
Liraloin : Qu’est-ce qui vous a attiré dans la couverture ? Que pensez-vous des dessins de Siegfried de Turckheim ? Connaissiez-vous cet illustrateur ?
Lucie : Je ne connaissais pas le travail de Siegfried de Turckheim mais il m’a beaucoup plu et je suis allée chercher ce qu’il avait fait d’autre. Je trouve que son trait correspond parfaitement à l’univers créé par Gaël Aymon, qui a effectivement quelque chose de Tim Burton, en tout cas dans ce roman.
Linda : Je ne connaissais pas non plus Siegfried de Turckheim et, comme Lucie, je suis allée chercher ce qu’il a fait d’autres. Je suis assez curieuse d’écouter sa musique d’ailleurs. Mais pour rester sur le dessin, j’aime beaucoup son style et le choix de se limiter au noir et blanc, ce qui appuie la noirceur du récit et vient aussi renforcer l’effet mystérieux des lieux et personnages dont il ne dévoile à chaque fois que quelques traits. Cela vient, au même titre que le texte, titiller la curiosité et encourager à poursuivre la lecture. J’aime beaucoup l’association de son univers à celui de Gaël Aymon, il y a une forme de cohérence entre les deux qui crée une vraie unité.
L’apprenti conteur, illustrations de Siegfried de Turckheim, l’école des loisirs, 2022.
Liraloin : Qu’avez-vous pensé du Prologue?
Linda: J’ai adoré le ton accrocheur de l’auteur qui s’adresse à son lecteur « Toi ! Oui, toi qui viens d’ouvrir ce livre ! » avant de nous expliquer où il nous entraîne et comment il compte bien nous perdre entre réalités et mensonges. Ça donne clairement envie de découvrir ce qu’il va nous raconter et si tous ces mystères vont réellement nous faire tourner la tête.
Lucie: Comme Linda, j’ai bien aimé que l’auteur annonce jouer avec la vérité et assume de manipuler son lecteur. Ces façons d’interpeller le lecteur qui cassent d’une certaine manière le quatrième mur sont risquées, il arrive qu’elles me fassent sortir du roman. Mais quand c’est bien fait, cela peut être un ressort narratif très intéressant.
Liraloin : J’ai trouvé ce prologue intéressant car il plonge le lecteur dans l’histoire, c’est une introduction qui appartient à l’oralité, le conteur prévient le spectateur et l’interpelle sur la dangerosité de l’histoire qui s’ouvre devant lui mais je suis d’accord avec Lucie, il faut savoir le mesurer pour ne pas « gêner » le lecteur. Revenons sur le caractère fantastique du roman et sur l’enchaînement des évènements : Je te cite Linda : « L’Apprenti conteur va bien au-delà du conte de fées et flirte avec le fantastique en plongeant son personnage principal dans un monde chimérique qui le fait douter des limites de son imagination, poussant également le lecteur à s’interroger sur la frontière entre le réel et l’imaginaire, et sur l’existence d’une vie après la mort. » Est-ce que vous avez éprouvé ce même sentiment ? Ce sentiment d’osciller entre le rêve et la réalité ? Et où se trouve la réalité justement ?
Linda : Complètement oui. A la lecture j’ai ressenti beaucoup de choses (plus ou moins agréables), mais j’ai vraiment été déstabilisée par cette impression floue qui ne permet jamais de savoir si Pierre est éveillé ou s’il rêve. C’est quelque chose que l’auteur maîtrise parfaitement, nous étions prévenus et il a parfaitement réussi à flouter les limites réalité/rêve. La réalité n’est pas vraiment déterminée, ce qui est certain est que lorsque Pierre est dans la maison de son oncle, lorsqu’il écrit, il est dans la réalité. Pour ce qui est du reste…
Lucie: Heureusement, cela finit par être éclairci au cours du roman. J’avoue qu’au début Gaël Aymon ayant beaucoup situé les passages fantastiques la nuit, j’avais un peu peur que cela tourne au « tout ceci n’était qu’un rêve » qui m’aurait vraiment déçue. Car, comme le dit Linda, les seuls éléments clairement situés dans la réalité sont les interactions de Pierre avec son oncle. Je vous rejoins sur la frontière floue entre réel et fantastique qui s’avère finalement très maîtrisée !
Liraloin :Gaël Aymon reprend des éléments que l’on retrouve dans les contes de ma Mère l’Oye, d’après-vous, comment font-ils avancer l’histoire ?
Lucie : Chaque conte correspond à une péripétie. Cela m’a d’ailleurs paru un peu systématique à un moment donné. C’est aussi ludique, comme un jeu de piste dans les contes populaires. J’étais chaque fois curieuse de découvrir auquel Gaël Aymon allait-il faire référence. Mais heureusement, l’intrigue ne se limite pas à cela et prend ensuite de l’ampleur en se concentre plus sur l’histoire personnelle de Pierre et son rapport à Mariette.
Linda : Il me semble que ces objets, à l’inverse de Mariette, viennent appuyer le basculement dans l’irréalité du moment. Ils jouent d’une certaine façon le rôle de « porte », permettant de basculer d’un monde à l’autre. Un rôle que je questionne d’ailleurs beaucoup car, j’ai souvent eu l’impression que la maison servait également de passage.
Liraloin : Vos réponses sont intéressantes et d’ailleurs, j’ai eu les mêmes impressions que vous et j’ai trouvé cet exercice (éléments tirés des contes) bien fait car comme tu le dis Lucie, cela ne dénature pas le récit. N’oublions pas la relation très particulière entre Mariette et Pierre mais nous y reviendrons (sans divulgâcher bien évidemment).
L’Apprenti conteur de Gaël Aymon, l’école des loisirs, 2022.
LiraLoin : Que pensez-vous de la rencontre entre Pierre et Mariette ? Comment leur relation fait évoluer l’histoire ?
Lucie: Pour moi, Mariette est le lien entre la réalité et le monde magique. C’est aussi elle qui fait le lien entre Pierre et les histoires orales. C’est donc un personnage à la fois essentiel et très énigmatique. Si j’ai rapidement compris sa différence, la révélation sur son identité a été une surprise ! J’ai beaucoup aimé qu’ils cherchent à se protéger l’un l’autre et la dynamique de leur relation.
Linda : Mariette se présente à Pierre au cœur de la nuit et dans l’intimité de sa chambre. Ce n’est pas anodin et permet de comprendre qu’elle est « différente », comme si elle n’était visible que de Pierre. Comme Lucie, j’ai été surprise par la révélation de son identité même si je commençais à penser, dans un petit coin de ma tête, que son attachement à Pierre et sa façon de le protéger la faisait ressembler à ce qu’elle est. Pensez-vous que la maison fait le lien entre les deux mondes, ainsi qu’entre les deux enfants ? Ou est-ce cet attachement entre Pierre et Mariette, qui donne ce pouvoir à la maison ?
Lucie: Je n’en ai aucune idée ! Et j’avoue ne pas avoir cherché à comprendre plus que ça. Si l’auteur parvient à m’entraîner dans l’univers qu’il a conçu, j’accepte le fantastique sans me poser de question. Mais comme tu poses la question, j’imagine que la maison a forcément un rôle, sinon Mariette aurait pu rendre visite à Pierre alors qu’il habitait à Paris. Mais Mariette a un rôle central de guide, de passeur malgré tout essentiel. Les deux sont liés, on s’en rend compte rapidement même si on ne sait pas vraiment de quelle manière !
Liraloin : Exactement, les deux mondes sont visibles seulement dans cette maison, vous avez raison. Le lien entre Mariette et Pierre est à la fois amical, amoureux et fraternel. On sent, dès le début, que Mariette est meneuse comme pour faire sortir Pierre de son « exercice d’écriture de poésie ». Je l’ai vu plutôt comme ça pour ma part, elle va le repousser dans ses retranchements et lui apprendre qu’un autre « monde » existe finalement.
Perlin, l’enfant qui faisait tomber la pluie de Siegfried de Turckheim, Seuil jeunesse, 2022.
Linda : Par ailleurs, lorsque l’on comprend qui est Mariette et d’où elle vient, sa présence fait-elle sens ? N’avez-vous pas vu une mise en danger du garçon ? Peut-on dire que la venue de Mariette ne soit motivée que par son désir de rencontrer Pierre ?
Lucie : C’est une bonne question : Y-a-t-il réellement mise en danger ? Il me semble que c’est explicité à un moment dans l’histoire mais je ne me souviens plus de ce qui est dit. S’il arrive quelque chose à Pierre dans le monde fantastique, y aura-t-il des conséquences dans la réalité ? Mariette joue alors un rôle de passeur mais aussi de protecteur. Elle explique les règles qui régissent ce monde, qui sont étrangères à Pierre et le conseille dans certaines situations. La présence de Mariette s’explique quand on comprend qui elle est, mais le lien avec le monde fantastique ne m’a pas forcément semblé plus clair. Et ce n’est pas grave, je n’ai pas besoin que l’on m’explique tout pour être emportée !
Liraloin : Je pense aussi que Mariette emporte Pierre là où il ne serait jamais allé tout seul. Elle est à la fois aventurière et un guide rassurant.
Lucie :C’est finalement en découvrant le lieu où sa mère a grandi qu’e Pierre va en apprendre un peu plus sur elle. Qu’avez-vous pensé de cette idée ?
Linda : Il paraît logique que revenir sur les lieux qui ont vu grandir sa mère permette à Pierre d’en apprendre plus sur elle. Mais c’est la façon dont cela se fait qui est original puisqu’à aucun moment il ne va entrer en contact direct avec le souvenir de ce qu’elle fut lorsqu’elle vivait là. Il ne découvre pas qui elle était au travers de sa famille mais par le biais du fantastique.
Liraloin : Je dirais que la boucle est bouclée et que finalement Gaël Aymon sait entretenir le suspense jusqu’au bout de son histoire en ne perdant jamais l’essence même du fantastique.
Nous espérons que cette lecture commune vous aura donné envie de vous procurer ce titre. Si vous appréciez le fantastique et les contes il vous plaira certainement. N’oubliez pas de nous dire en commentaire si vous l’avez aimé !