ALOGDA s’engage – aux côtés de l’UNICEF.

Voilà deux ans que nous nous engageons aux côtés de l’UNICEF pour promouvoir le prix de littérature jeunesse que l’organisme propose depuis 2016. Cette année, l’UNICEF n’a pas proposé de sélection pour tenir compte des remarques formulées par les acteurs éducatifs qui déploraient que le rythme du prix ne soit pas celui d’une année scolaire. En effet, souvent accompagné.e.s par leurs enseignant.e.s, les élèves lisaient les livres de la sélection sur l’année scolaire mais ne savaient pas quelles œuvres avaient recueilli le plus de suffrages car les résultats étaient proclamés en novembre de l’année suivante alors qu’elles et ils avaient changé de classe. Donc cette année, on a eu le choix de se plonger dans une des sélections des années précédentes. Après concertation démocratique au pied de l’arbre, nous avons choisi un sujet qui nous enthousiasme, à une époque qui demande d’être repensée : le sujet de la sélection 2019, année des 30 ans de la Convention internationale des droits de l’enfant, « Héros et héroïnes du quotidien, petits et grands combats de société » .

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Dans la sélection des 3-5 ans

Ce que j’aime vraiment d’Astrid Desbordes et Pauline Martin, Albin Michel jeunesse, 2017.

Archibald n’arrive pas à jouer au tennis. Il rate dès qu’il essaie. Aussitôt, il généralise cet échec, momentané et ciblé, à tout ce qu’il entreprend ou voudrait faire. Pour toute réponse, sa maman l’emmène en balade. En observant la nature et les animaux, la maman pose des questions à son fils, d’une manière très innocente, et apparemment sans rapport… Vraiment?

Cet album illustre parfaitement une certaine phrase qu’aurait prononcé Einstein sur la capacité de chacun pour nous démontrer que nous réussissions tous en quelque chose, parce que nous l’aimons, parce que nous y croyons. Un album au graphisme minimaliste et détaillé, empli de bienveillance pour instiller confiance en soi!

« Tu ne peux pas tout réussir, mais si tu trouves ce que tu aimes vraiment, ce qui est important pour toi, tu le réussiras. »

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Pour quelques gouttes d’eau d’Anne Jonas, Marie Desbons, Le buveur d’encre, 2017

Zahina vit dans un pays où l’eau est précieuse. Chaque jour elle accompagne sa famille au puits. Mais chaque jour elle en renverse un peu, happée par ses rêveries. Consciente de la valeur de l’eau, ce gâchis la rend triste et la fait culpabiliser. Mais elle a beau prendre des résolutions, rien n’y fait : son esprit divague le long du chemin. Jusqu’au jour où elle casse une jarre et ne peut cacher cette maladresse à son père.

Cet album d’Anne Jonas invite les jeunes lecteurs à réfléchir au prix de l’eau. S’il leur suffit d’ouvrir un robinet, ce n’est pas le cas de tous les enfants, loin s’en faut ! Mais il fait aussi la part belle à la rêverie et aux conséquences parfois merveilleuses de nos supposées maladresses. Les illustrations foisonnantes colorées de Maries Desbons nous invitent au voyage.

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Gros ours ? de Lisa Blumen, Kilowatt, 2017.

Gros Ours est un peu triste ce matin. La petite fille veut comprendre pourquoi et l’aider à aller mieux. Elle émet toutes sortes d’hypothèses et n’épargne pas sa peine pour prendre soin de son ami.

Cet album a remporté le prix UNICEF, et l’on comprend aisément pourquoi. En effet, quel enfant ne s’est pas retrouvé face à un ami ou un proche triste ? Quel enfant n’a pas essayé de comprendre et de le faire sourire ?
Car se préoccuper de son prochain est à la portée de tous, dès le plus jeune âge, et les enfants le savent bien !

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Palmir de Gilles Baum et Amandine Piu, Amaterra, 2018.

Palmir est de ces albums qui nécessitent un accompagnement. Car si les enfants peuvent n’y voir qu’un dragon se rendant à l’école, les adultes comprennent immédiatement que ce dragon fuit son pays en guerre. N’emportant qu’une petite valise, il traverse les épreuves avec courage. Sera-t-il bien accueilli une fois arrivé à destination ?

Un album qui raisonne fortement avec l’actualité et qui invite les enfants à accueillir l’Autre avec ses différences et son histoire.

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Un si petit cœur de Michel Gay, L’école des loisirs, 2018.

Sur le chemin de l’école, Nour recueille un oiseau blessé. Elle le protège, le nourri et en prend soin, jusqu’à ce qu’il puisse s’envoler.

Si l’histoire est extrêmement simple, son contexte interpelle les jeunes lecteurs. Pourquoi la petite fille porte-t-elle un foulard ? Que font ces gros camions ? Où sont les habitations ? Et les enfants de se rendre compte qu’ils réagissent de la même manière face à un être vivant fragile, quelque soit leur origine, leur sexe ou leur religion.

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Dans la sélection des 6-8 ans

Rosie Pink, le paradis des mauvaise herbes de Didier Levy et Lisa Zordan, Sarbacane, 2018.

Dans cet album, il est question de cultiver son jardin. Deux visions s’affrontent : celle de Rosie et celle d’Horace. Celle d’une enfant et celle d’un adulte. Celle de la nature sauvage et celle de la nature domestiquée. Et surtout dans cet album, il est question d’équilibre. Un équilibre offert par la nature elle-même à qui sait l’observer.

« Et soudain un matin, la lumière revient.

C’est le printemps !

La neige s’évapore et la roseraie réapparait.

Mais ce n’est plus tout à fait la même. »

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Chère toi que je ne connais pas d’Isabel Pin, Hélium, 2018.

Un album délicat où une petite fille écrit à une étrangère nouvellement arrivée dans sa classe pour l’inviter à venir prendre le goûter chez elle. Par petites touches, au travers de cette accueil bienveillant, c’est la vie de cette réfugiée avant la guerre qui est évoquée : celle d’une petite fille pas si différente de celle qui l’accueille aujourd’hui.

Chère toi,
Je t’invite samedi après-midi
à quatre heures,
pour un goûter chez moi.
On ne se connaît pas,
mais la maîtresse dit
que tu viens d’un autre pays…

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Fuis, tigre de Gauthier David et Gaëtan Dorémus, Seuil jeunesse, 2018.

Un tigre fuit, rampe, bondit pour échapper aux flammes. Il va devoir quitter sa terre natale et aller vers les terres étrangères, découvrir le monde domestique. Le tigre va trouver refuge dans une maison, dans la chambre d’un petit garçon. Un album qui, tout comme Palmir, aborde le sujet au combien d’actualité de l’exil forcé.

Fuis Tigre.
Tu es plus rapide que le feu.
Vif, déployé, tu le distances.
Fuis Tigre.
Enjambe. Rampe. Bondis.
Échappe aux flammes qui s’étirent pour te prendre.
Aux arbres qui tombent.
Au souffle terrifiant de l’incendie.
A la fumée suffocante, pluie de braises.
Fuis Tigre.
Ta terre natale disparaît derrière toi.
Il restera ton histoire.

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Les papillons de Risha d’Amarnath Hosany et Minji Lee-Diebold, Hongfei, 2018.

Dans un monde bruyant et indifférent, Risha, enfant muette, réunit sa famille pour un moment de partage véritable. Autour de Risha, petite fille d’aujourd’hui, le monde est bruyant mais on n’y communique bien peu. Même dans sa famille où maman, papa et frérot sont absorbés par leurs écrans. Alors Risha, petite fille muette, se réfugie dans un monde imaginaire où ses doigts légers dialoguent avec les nuages. Un soir, une panne d’électricité plonge le quartier dans l’obscurité. Tout le monde est désemparé. Sauf Risha !

Ça surfe, ça chat, ça zappe… en silence.
Les regards se croisent mais ne se rencontrent pas.
À la maison, c’est un film muet qui se joue quotidiennement.

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Le crayon magique de Malala de Malala Yousafzai et Kerascoët, Gautier-Langereau, 2018.

Dans cet album, Malala se remémore son enfance, lorsqu’elle rêvait, grâce à un crayon magique, de pouvoir transformer et améliorer par petites touches son quotidien et celui de sa famille.

Un crayon magique comme un moyen d’échapper à la réalité de son pays, le Pakistan. Un pays dans lequel la guerre, la pauvreté, la faim règnent. Un pays dans lequel les libertés, et notamment celles des filles, se trouvent réduites, pour aller à l’école, puis jusque dans leurs rêves.

Le crayon magique de Malala est devenu réalité. Entre ses mains, il a commencé à écrire sa vie, sa peur et celle de ses amies, son amour de l’école et du savoir. Pour que le monde sache. Avec courage, volonté et même obstination. Bienveillance, paix et amour.

« J’espère que mon histoire vous permettra de découvrir la magie dans votre vie quotidienne et d’oser dire ce en quoi vous croyez. »

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Dans la sélection des 9-12 ans

Vives et vaillantes de Praline Gay-Para, Didier jeunesse, 2018.

Non, les filles et les femmes des contes ne sont pas des « nunuches » soumises et passives qui attendent sans rien faire que le Prince Charmant viennent les délivrer et les épouser. Pour nous démontrer qu’elles sont volontaires, actives et actrices de leur destin, Praline Gay-Para, nous raconte sept contes méconnus issus de la Méditerranée, qu’elle a parfois mixé ou réactualisé pour coller à l’esprit d’aujourd’hui.

Ces contes en rappellent d’autres, et démontrent que la forme n’est pas fixe, qu’elle évolue, s’adapte en fonction des époques et des lieux mais sans pour autant perdre de sa facétie ou de son message.

« S’il existe des récits entiers ou des motifs du répertoire traditionnel sexistes, c’est à nous qui les transmettons aujourd’hui de faire le tri dans ce que nous racontons et de penser nos histoires ici et maintenant. »

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L’histoire du mouton qui sauva une école de Thomas Gerbeaux et Pauline Kerleroux, La joie de lire, 2018.

Drame sur l’île aux moutons : le ministre de l’éducation nationale a décidé de fermer l’unique classe car elle compte moins de 30 élèves et il faut, comme toujours, faire des économies (pourquoi ? ça on ne sait pas !) Mais c’est sans compter sur l’inventivité des habitant.e.s de l’île et notamment du « vétérimaire » et de sa fille Jeanne qui vont solutionner cet épineux problème avec humour.

Le jour où le ministre décida qu’il y avait trop de classes.

« Le puissant ministre de l’éducation nationale ne trouvait jamais de position confortable. Il n’était pas grand, pourtant il se cognait tout le temps. Il n’était pas maigre, pourtant il avait toujours froid. C’était comme ça. Eté comme hiver, le ministre avait froid. »

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Des fleurs sur les murs de Cécile Roumiguière, Nathan, 2018.

Des fleurs sur les murs, c’est l’histoire d’une enfant qui comprend que le monde est injuste. Et qu’elle a le pouvoir de dénoncer les injustices par l’engagement militant. C’est l’histoire de Léna, 9 ans en 1968, qui s’oppose à la fermeture de l’usine de son village.

« Ce soir, avant d’éteindre ma lampe de chevet, je regarde le nuage noir, celui que j’ai dessiné dans mon cahier. Je me dis qu’il faudrait balayer le ciel, c’est trop triste ! Je dois trouver un moyen pour que tout reste ouvert, l’usine, l’épicerie et le cœur des gens du village ! « 

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Six contre un de Cécile Alix, Magnard jeunesse, 2018.

Six contre un est le récit à la première personne de Ludo. Harcelé au collège à cause de son poids, son quotidien est un enfer. A tel point qu’il envisage de commettre l’irréparable.

Cécile Alix choisi la fiction pour montrer la douleur, la résignation et la peur qui habitent une victime de harcèlement. Ce roman a remporté le prix UNICEF, ce qui montre que le sujet touche particulièrement les lecteurs de cette tranche d’âge. Car, on le sait, il n’est pas facile d’en parler et de se faire aider dans une telle situation. Ludo est très attachant, et on ne peut qu’espérer que ce roman aidera les victimes et les témoins à réagir.

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La révolte ou la paix de Malorie Blackman, Rageot, 2018.

Ce court roman est situé dans un vaisseau spatial. Pour maintenir la paix, les habitants ont été équipés d’un Pacifieur qui inhibe leurs émotions. Plus de colère, de peur, de tristesse… Mais plus de joie non plus. Lorsque des extra-terrestres menacent de détruire la totalité du vaisseau et de ses habitants, Mikela réagit.

Ce roman, pensé pour les lecteurs « fragiles » (petits lecteurs ou dys) invite à exprimer et célébrer les émotions qui nous rendent humains.

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Dans la sélection des 13-15 ans

Le petit prince de Harlem de Mikaël Thévenot, Didier jeunesse, 2018.

En 2018, à la Nouvelle-Orléans, un musicien des rues écrit sur son carnet une histoire qui nous est racontée en parallèle, remontant le temps jusqu’en 1927. Découpé en trois parties comme autant de vues possibles du quartier d’Harlem (vue du ciel / vue d’en bas / vue de l’intérieur) , de ses habitants et de la façon d’y être et d’y vivre, de ses joies et dangers, le roman nous fait rencontrer Sonny, jeune ado qui se cherche.

On découvre la précarité, la frontière invisible mais réelle avec les Blancs, le bolito, la mafia et la prohibition. On y croise des personnes ou des noms ayant réellement existé (Duke Ellington, John Coltrane, Queenie, etc.). C’est passionnant ! Et, surtout, la musique, le saxophone, et la liberté qu’il procure.

Un roman à la fois doux, douloureux et généreux.

« Des silhouettes avec une tache claire au niveau du visage. Je me rappelle avoir fait une pause. Je ne savais pas où je mettais les pieds et je n’étais pas très rassuré. Je n’avais toujours été, en quatorze ans, qu’un Noir parmi d’autres Noirs. »

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Barricades de Charlotte Bousquet et Jaypee, Gulf Stream, 2018.

Sam vient d’arriver dans un nouveau lycée et, bien que souhaitant s’intégrer, elle reste sur la défensive. On sent ses parents inquiets car désireux du bien-être de leur fille. Car avant d’être Samantha, Sam était Samuel.
La haine, le rejet, le harcèlement, les ont forcé à fuir.
Grâce à la musique et au groupe de Nolan et Clovis que Sam intègre, la parole, les explications, l’écoute, l’amitié et l’entraide surviennent. Elle est acceptée pour ce qu’elle est, ce qu’elle fait, ce qu’elle aime. Au-delà du genre, qui finalement importe (si) peu

L’excellente collection Les Graphiques de Gulf Stream Editeur traite des questions essentielles et actuelles de l’adolescence de façon aussi délicate que directe, et aborde ici le sujet difficile du transgenre et de la transidentité, avec pudeur et brio.

« …Je m’ancre en moi je deviens qui je suis…..« 

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Les étrangers de Pessan et Solminihac, L’école des loisirs, 2018.

Basile, en classe de 3e, voit passer sa vie puisqu’il ne la vit. Ecartelé entre son père qui a des absences, sa mère pétrie de tristesse qui endure en silence. Il observe Lou dans sa classe ou sur les réseaux sans oser l’aborder ou lui écrire, il rentre avec Simon sans parler. Jusqu’au jour, où sans savoir pourquoi, Basile ne tourne pas à l’endroit habituel pour continuer tout droit et se rendre à la gare désaffectée. Une rencontre va le faire basculer et lui ouvrir les yeux, le cœur, et le courage pour se sentir concerné par ce qui se passe « chez lui »: les Migrants qui vont, viennent, essaient de passer en Angleterre, disparaissent. Une soirée et une nuit qui vont l’ouvrir aux autres et à lui-même.

Un roman aussi difficile que subtil pour sensibiliser aux sorts des Migrants, au sort des enfants qui sont contraints de quitter leur pays, leur foyer, à cause de la guerre, à cause de maltraitance, et qui grandissent trop vite, contraints et forcés, qui s’endurcissent tout en restant si vulnérables.

J’ai l’impression que l’on vit tous dans des mondes parallèles.
On croit que les autres partagent notre réalité
alors qu’ils sont à des années-lumière de nous.
Des adolescents de mon âge traversent un quart de la planète pour échapper à la guerre,
d’autres sont contraints d’être les pères de leurs pères.

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La fillette au drapeau blanc de Saya Miyauchi, Akata, 2017.

La fillette au Drapeau Blanc s’appelle Tomiko Higa. Elle a 6 ans et habite sur l’île d’Okinawa. La photo a été prise en juin 1945 par le photoreporter John Hendrickson et dévoilée en 1977. Dix ans plus tard, Tomiko Higa sort de son anonymat, rencontre celui qui l’a immortalisée en 1988, et publie son roman autobiographique l’année suivante. En 2005, Saya Miyauchi adapte son histoire en manga. Mais il faudra attendre 2017 pour sa sortie française. Alors que le manuscrit « dormait » dans les cartons de la maison d’éditions Akata depuis des années, la vue du petit corps d’Aylan (2015) a décidé son éditeur à la publication, persuadé que les images heurtent et sensibilisent davantage que les mots.

Mai 1945, les Américains bombardent Okinawa et progressent très rapidement sur ses terres, précédés par l’horrible portrait et réputation propagés par les soldats et civils japonais. Avec ses frères et ses sœurs, Tomiko quitte la maison pour tenter de gagner le sud, mais est très vite esseulée, assistant à des horreurs encore plus inhumaines que la guerre. Elle trouve refuge dans une galerie souterraine, auprès d’un vieux couple qui prend soin d’elle et lui permet de survivre.

Ce manga est un récit de survie, dur, à la limite du soutenable, mais dont on retient surtout l’innocence, la pureté face à l’horreur et l’espoir constant de Tumiko.

« Le plus important, c’est la vie. »

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Des cailloux à ma fenêtre de Jessie Magana, Talents Hauts, 2016.

18 juin 1940, le Général de Gaulle lance son Appel depuis Londres. Sur l’Île de Sein, 128 hommes décident de le rejoindre alors que les femmes doivent subir leur absence et incertitudes comme endurer l’Occupation des Allemands. Parmi elles, Yvette et Marie, deux jeunes adolescentes, refusent de se résigner et d’attendre. Elles aussi veulent aider et parviennent à rejoindre la Résistance qui les base à Nantes. En parallèle, nous suivons Jean, jeune homme sénan qui s’est rendu en Angleterre, et qui, après l’attente des premiers mois, combat enfin sur mer avec son ami Pierre.

Récit fictionnel, ce roman se base tout de même sur un fait avéré: le large engagement des Sénans en faveur de la Résistance. La plume sensible de Jessie Magana nous permet de découvrir deux nuances de ce même acte héroïque avec le journal intime de Jean et l’arrivée massive et néanmoins inattendue et impréparée des Français en Angleterre, et le point de vue de Marie, frustrée de ne « servir à rien ».

Je repense à cette décision de partir, si rapide et pourtant si évidente. Échapper à la terre, prendre la mer, moi que rien ne destine à quitter cette île. pourquoi moi? Cette envie de fuir le chemin tout tracé, qui grandit en moi. Fille de marin, femme de. Une échappée, mais pas que. Agir, ne plus être spectatrice qui se contente de collecter les évènements, de les voir à distance. Prendre ma part. J’ai été choisie au hasard, mais je jouerai mon rôle.

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Avez-vous lu certains de ces livres? Avez-vous envie de les découvrir? Dîtes-nous!

Et rendez-vous sur le site de l’UNICEF pour découvrir la sélection 2023 sur la thématique « Un air de famille » !

ALOGDA s’engage – sensibiliser aux LGBTphobies.

Demain, nous célébrerons la journée mondiale contre les LGBTphobies. La date du 17 mai a été choisie pour commémorer la décision de l’OMS le 17 mai 1990 de ne plus considérer l’homosexualité comme une maladie mentale. Il faudra cependant attendre le 17 mai 2005 pour que la première journée ait lieu. Depuis 2005 la journée IDAHO (international day against homophobia and transphobia) mobilise l’opinion publique sur les problèmes liés aux LGBTphobies par le biais de colloques, de manifestations de rues ou d’évènements artistiques. Notre sélection du jour, à sa modeste mesure, est une manière pour nous de nous engager aux côtés des associations qui sensibilisent enfants, adolescents et adultes à ces questions.

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Des albums

Dans Julian est une sirène, Jessica Love met en scène un petit garçon fasciné par les « sirènes ». Et honnêtement on ne peut que le comprendre tant les illustrations sont fabuleuses ! Mais quelle sera la réaction de sa Mamita ? Un album dans lequel l’amour et la tolérance font loi.

Julian est une sirène, Jessica Love, ¨Pastel, 2020.

Les avis de Linda et d’Isabelle et Liraloin

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Derrière un titre intriguant, cet album cache une vérité universelle : les émotions animent notre corps, font du bruit, nous remuent. Qui que l’on soit, quelque soit la personne à laquelle on pense, le sentiment amoureux a les mêmes effets physiques et sonores. De quoi relativiser nos différences pour nous concentrer sur ce qui nous rassemble !

BOUM BOUM et autres petits et grands bruits de la vie, Catherine Latteux, illustrations de Mamz’elle Roüge, Editions Pourpenser, 2018.

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L’Histoire de Julie a été publié pour la première fois en 1976, une époque moins tolérante qu’elle ne l’est aujourd’hui. Julie est une enfant pleine de vie qui aime courir, grimper aux arbres… Elle est ce que l’on appelait « un garçon manqué ». Ses parents aimeraient qu’elle soit plus calme, plus polie, plus obéissante. Julie ne peut s’empêcher de se demander si, puisqu’elle est un garçon manqué, elle n’est pas une fille réussie. Mais est-ce vraiment important ? La petite fille en pleine quête d’identité rappelle qu’elle se construit dans l’amour et sous le regard bienveillant des parents.

Histoire de Julie qui avait une ombre de garçon, Christian Bruel, Thierry Magnier, 2014.

L’avis de Linda.

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Voilà un album qui a longtemps était un livre de chevet chez Linda, à une époque où la question du genre était peu abordé en littérature jeunesse. Dans cette histoire, une enfant cherche sa place dans une société où les normes enferment les individus dans des cases selon leur sexe. Pas facile de s’identifier aux autres quand nos préférences diffèrent.

Marre du rose, Nathalie Hense, Albin Michel jeunesse, 2009.

L’avis de Linda.

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Dans la même lignée que Marre du rose, La dictature des petites couettes aborde la question du genre et de l’égalité des sexes. L’histoire joue sur les clichés et les stéréotypes pour aborder la question de l’égalité. Un très bel album qui appel à l’éveil les consciences et à l’éducation non genrée pour plus de tolérance.

La dictature des petites couettes, Ilya Green, Didier jeunesse, 2014.

L’avis de Linda.

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Pourquoi les contes ne pourraient-ils pas s’affranchir des schémas traditionnels ? Pimprenelle est une princesse, mais s’accommode bien mal du mode de vie que cela implique. Au moment où commence cette histoire défile une flopée de princes prêts à l’épouser, mais tous plus ennuyeux les uns que les autres. Jusqu’au jour où arrive, sur son cheval, Aliénor. Un album joyeusement subversif, porté par de chouettes illustrations.

Princesse Pimprenelle se marie, de Brigitte Minne et Trui Chielens, CotCotCot Éditions, 2020.

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Dans la sélection du prix littéraire de l’UNICEF, l’année dernière, les jeunes lecteurs de 9-11 ans ont pu découvrir l’album Je suis Camille de Jean-Loup Felicioli. On y suit la jeune Camille dans son nouveau collège, on y découvre comment elle se lie à Zoé et comment la question de sa transidentité vont compliquer sa vie quotidienne sans pour autant l’empêcher de vivre pleinement les émotions propres à l’adolescence.

Je suis Camille, Jean Loup Felicioli, Syros, 2019.

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Une BD

Quand Colette conseille des lectures à ses adolescent.e.s sur le sujet, elle leur parle de la BD Le Prince et la couturière. Dans cette BD tous les codes sont bouleversés : le prince est une princesse, la couture devient une source inépuisable de travestissement devient le moyen non pas de se cacher mais de se révéler. Et les liens qui se tissent entre le prince Sébastien et Francès, jeune couturière pleine de talent, ne sont pas les liens caricaturaux des contes de fée mais bien des liens complexes et puissants comme ceux que nous créons parfois et qui nous bousculent parce qu’on ne sait pas toujours très bien de quoi ils sont tissés. Une petite merveille graphique et narrative !

Le Prince et la couturière, Jen Wang, éditions Akileos, 2018.

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Des romans

S’il y a un roman que Colette aime un peu, beaucoup, passionnément pour parler d’amour avec les grands ados qu’elle a la chance de côtoyer, c’est Le Faire ou mourir de Claire-Lise Marguier. On y suit les premiers pas au lycée de Damien, jeune homme qui se cherche, et qui se trouve en Samy. C’est une histoire d’amour qui la bouleverse à chaque lecture. On y retrouve tous les ingrédients de l’amour tragique : les familles qui s’opposent, la figure paternelle autoritaire qui s’immisce dans les choix amoureux de son enfant, un amour que le héros n’assume d’abord pas, un amour qui le change et le fait devenir autre. Intense !

Le faire ou mourir, Claire-Lise Marguier, Rouergue, 2011.

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Si Le voyage de nos vies propose des personnages un peu (trop ?) chargés en drames familiaux ou personnels, il a le mérite de proposer un groupe d’ados avec des profils variés. Impossible d’en dire plus sous peine de dévoiler des ressorts essentiels à l’intrigue, mais ce road trip à travers les Etats Unis en compagnie d’un star internationale est une ode à la différence et à la tolérance.

Le voyage de nos vies, Chris Colfer, Michel Lafon, 2019.

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Si Météore ne fait guère plus de 80 pages, il n’en reste pas moins un récit bouleversant, véritable plaidoyer pour la tolérance. Le texte est en fait le monologue de Sara, née dans un corps de garçon, qui débute sa transition. Ce jour-là, elle décide de porter une robe pour aller faire des courses. Rapidement elle se confronte aux regards tantôt haineux, tantôt plein de pitié de ceux qui devinent, qui comprennent, ceux qui ne voient pas au-delà des apparences. De quoi gâcher une belle journée ensoleillée. L’écriture brutale, presque crue, dit toute la violence qu’un simple regard peut porter. Les émotions sont justes et appellent à plus d’humanité. C’est puissant !

Météore, Antoine Dole, Actes Sud Junior, 2020.

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Il n’y a parfois qu’un pas entre l’amitié et l’amour et c’est ce que les deux Will Grayson vont découvrir. Deux auteurs unis dans l’écriture pour donner vie à deux personnages qui ont bien plus en commun que leur patronyme. Leurs sentiments et leurs histoires s’entrecroisent autour de Tiny Cooper, un individu massif, ouvertement gay et dont la vie sentimentale est un véritable feuilleton. Un roman qui ne cherche pas à prendre position, des personnages attachants, des adolescents qui tombent amoureux réunis par quatre mains qui ne cherchent qu’à écrire une belle histoire d’amour.

Will & Will, John Green et David Levithan, Gallimard Scripto, 2014.

L’avis complet de Linda.

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Aristote et Dante sont deux jeunes qui ne trouvent pas vraiment leur place parmi leurs camarades. Différents, ils se sentent à part de cette société adolescente à laquelle ils n’ont pas l’impression d’appartenir. Différents l’un de l’autre, on se demande comment leur amitié peut être aussi forte… jusqu’à ce qu’on comprenne que c’est l’amour, le grand, le vrai, celui qui pousse à se dépasser, celui qui fait grandir, qui les unit ! Une très belle histoire d’amour portée par deux personnages touchants.

Aristote et Dante découvrent les Secrets de l’Univers, Benjamin Alire Saenz, PKJ, 2015.

L’avis complet de Linda et celui d’Isabelle.

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Le Renard et la Couronne est un roman flamboyant retraçant un destin hors du commun, une trajectoire incroyable et épique, à la charnière entre le 19ème et du 20ème siècle. On voyage à travers toute l’Europe, que l’on y rencontre toutes sortes de personnages fabuleusement romanesques. En arrière-plan de l’intrigue se dessine une fresque de l’Europe à la veille de la Première guerre mondiale – ses révolutions scientifiques, technologiques et artistiques, ses grands clivages politiques, ses débats de valeurs, ses balbutiements démocratiques, ses journalistes, ses brigands et ses tourments diplomatiques… Quel rapport avec cette sélection, nous direz-vous ? Et bien, cette histoire est aussi un joli parcours initiatique, celui d’Ana qui grandit, apprend à porter haut ses belles valeurs de solidarité, de respect, de pacifisme et d’émancipation. Nous n’en dévoilerons pas plus, mais ce roman trouve parfaitement sa place aux éditions Talents hauts, dont la sensibilité aux formes de discrimination, en particulier sexistes, est si bienvenue.

Le Renard et la Couronne, de Yann Fastier, Talents Hauts, 2018.

L’avis d’Isabelle

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Des documentaires

Un petit documentaire passe aussi de main en main en salle A09 où Colette accueille ses élèves, c’est le livre Je suis qui ? Je suis quoi ? publié par Casterman. Premier documentaire sur l’identité sexuelle destiné explicitement à des adolescent.e.s, ce livre rassemble des témoignages d’anonymes, des définitions claires et précises ainsi que des portraits de personnages célèbres, de Léonard de Vinci à Amélie Mauresmo.


Je suis qui ? Je suis quoi ? Sophie Nanteuil, Jean-Michel Billioud, Zelda Zonk et Terkel Risbjerg, Casterman, 2019.

L’avis d’Isabelle

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Tout nu ! Le dictionnaire bienveillant de la sexualité répond à toutes les questions qu’un ado peu se poser. S’il n’est pas consacré à l’identité sexuelle, Myriam Daguzan Bernier a veillé à ce que figurent des entrées telles que Agenre, Diversité, Genre, LGBTQ+, Mégenrer, Neutre, Non binaire, Orientation sexuelle, Pansexualité, Queer, Trans (personne) pour n’en citer que quelques unes. Elle apporte des informations claires, avec bienveillance et humour. Indispensable.

Tout nu ! Le dictionnaire bienveillant de la sexualité, Myriam Daguzan Brenier, illustrations de Cécile Gariépy, Editions du Ricochet, 2020.

Les avis d’Isabelle et de Lucie.

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Et vous, quels livres nous conseillerez-vous pour mettre de l’amour de toutes les couleurs dans nos vies ?

Nos coups de coeur d’avril

En ce mois d’avril qui voit passer les oiseaux migrateurs au ras des champs ou très haut dans le ciel, nos regards ont suivi les horizons de livres enchanteurs, colorés, tourbillonnants. En voici un échantillon bigarré comme le plumage du geai, écarlate comme la gorge de l’hirondelle rustique et lumineux comme le cygne chanteur.

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Pour Colette, collectionneuse de papillons, son escapade à L’Escale du livre de Bordeaux a été l’occasion de découvrir le travail si délicat et tellement visuel d’Anne-Margot Ramstein. Déjà conquise le mois dernier par Dedans/dehors, la voilà envoûtée par l’histoire de l’album sans texte de La Perle écrit à quatre mains avec l’auteur Mathis Arégui. On y suit de page en page, l’odyssée d’une perle à la fois à travers l’espace et le temps. La poésie s’y mêle à la géographie et la beauté des couleurs et des formes s’y déploie à chaque page.

La Perle, Anne-Margot Ramstein, Mathis Arégui, La Partie, 2021.

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Observer la migration des oiseaux est l’activité principale de l’un des personnages du Château des Papayes, roman coup de cœur de Lucie ce mois-ci. C’est toujours avec appréhension que l’on s’attaque à un nouveau livre d’un auteur dont on a aimé le précédent. Ce nouveau roman allait-il être à la hauteur de Pax et le Petit soldat ? La réponse est OUI !
Lucie s’est immédiatement attachée à Ware, héros sensible et attentif aux autres, qui fait passer le bien être de son entourage avant le sien. Jusqu’à ce qu’un concours de circonstances le mène devant les ruines d’une église. Sara Pennypacker sait croquer des personnages tendres, tenaces et créatifs. Venez découvrir Le Château des Papayes !

Le Château des Papayes, Sara Pennypacker, Gallimard Jeunesse, 2021.

Son avis complet est LA. Retrouvez aussi ceux d’Isabelle et de Linda ou Liraloin au sujet de Pax et le Petit soldat.

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Le petit garçon d’Un week-end de repos absolu pourrait aussi prendre le temps d’observer les oiseaux. Il est à la campagne et profite tranquillement de son week-end… pendant que ses parents s’agitent.
Car s’ils sont partis au vert pour se ressourcer, ils ne cessent de trouver quelque chose à faire. La barrière à repeindre, les mûres à cueillir puis à cuisiner… ils ne s’arrêtent pas une minute. Avec humour et bienveillance, Davide Cali épingle notre fâcheuse tendance à remplir nos journées d’activités frénétiques. Mais s’adonner à des activités manuelles n’est-ce pas tout de même une manière de déconnecter du travail et des écrans ?
Les illustrations très inspirées des années 60 d’Alexandra Huard apportent un côté intemporel et pétillant à cet album. Et nous invite à penser que cette peur du vide n’est peut-être pas si récente !

Un Week-end de Repos Absolu, Davide Cali, illustrations d’Alexandra Huard, Sarbacane, 2013.

L’avis de Lucie.

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Linda s’est envolée vers l’Île-du-Prince-Edouard pour retrouver cette âme sœur, cette amie de papier qui ont bercé son enfance et accompagne désormais les pas de sa fille alors qu’elle entre dans l’adolescence. Quel plaisir de retrouver Anne Shirley dans cette adaptation en bande dessinée ! Si le style graphique a été une surprise, la lecture n’en a pas été moins délicieuse.

Anne… La maison aux pignons verts – La bande dessinée, Mariah Marsden et Brenna Thummler, Scholastic, 2019.

Retrouvez son avis complet et des visuels ICI.

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Linda a ensuite traversé l’Atlantique en compagnie de Nellie Bly, cette pionnière du journalisme d’investigation qui a débuté un Tour du Monde en faisant une première escale en Angleterre. Accompagnée du jeune gentleman londonien Phileas Fogg, elle part sur les traces du célèbre Jack l’éventreur dans une enquête qui ne manque pas de rythme et de suspens. Deux héros, l’un fictif, l’autre réelle, dans une nouvelle série d’enquêtes à lire dès 9/10 ans.

Nellie & Phileas – Détectives globe-trotters, tome 1. Le Crime de White Chapel, Roseline Pendule, Gulf Stream, 2022.

Son avis complet est ICI.

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Pour Liraloin, le besoin d’un retour aux sources se fait sentir. Le plus bel été du monde de Delphine Perret est un vrai coup de cœur oxygénant !

 Tu es prêt ?
Oui. »

C’est l’heure de quitter la ville pour passer l’été dans cette maison de campagne, loin de toute une agitation et de la routine habituelle. Dans cette maison que l’on aime retrouver, il y a les bonbons de l’année passée. Sont-ils encore bons ? Des bottes devenues trop petites mais ce n’est pas grave, il y en a d’autres paires à la bonne pointure. Il y a des questions sur l’enfance de maman et des réponses pleines de nostalgie. Cette maison n’en finit pas de livrer ses secrets et ses alentours sont propices à l’observation de multitudes de bestioles et de paysages ensoleillés.  

Les allées et venues d’amis et de la famille vont rythmer l’enfant et sa maman :

« –Allez jouer, on vous rappellera pour le dessert.
-Est-ce que c’est le dessert ?
-Pas encore.
-Hé ho ! C’est le dessert ! Vous êtes où ? »

En toute simplicité, Delphine Perret, le temps d’un été, écrit une vie de nostalgie où les retrouvailles dans cette maison de famille nous donne une respiration bien particulière. Le temps de s’arrêter, de s’émerveiller, d’apprendre à lacer ses chaussures, de trouver et perdre pour ensuite retrouver et reperdre sa casquette. Une plongée qui fait un bien fou loin de tout, de toute connexion, juste celle entre une maman et son enfant et leur entourage. Page après page, l’histoire invite la-le lectrice-lecteur à se poser, se reposer afin de profiter au maximum des dessins alternant scènes quotidiennes et paysages oxygénant !


Le plus bel été du monde de Delphine Perret – Les fourmis rouges, 2021
Prix Sorcières 2022 dans la catégorie Carrément Beau Maxi

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Isabelle et ses moussaillons se sont lancés sur les traces de LA star de la littérature anglaise : Sir William Shakespeare himself ! Et avec lui, c’est l’histoire du théâtre qui se dévoile, au fil des pages du fabuleux documentaire édité par les éditions Little Urban.
À Londres, à l’époque, 1/5 de la population assistaient quotidiennement à un spectacle. Ce n’était pas de la tarte entre les risques d’épidémie (le premier théâtre londonien se situait hors des murs de la ville, plus prudent), une bonne dose d’impro vu le nombre de pièces que les comédiens devaient s’approprier en peu de temps, le taux de mortalité parmi les personnages et le sang qui giclait par le truchement de poches de sang d’animaux… Les anecdotes sont réjouissantes, mises en valeur par ces pages joyeusement colorées. Au fil des pages, on ne peut qu’être sidéré.e par la richesse de l’œuvre shakespearienne qui couvre tous les genres, de la tragédie à la comédie et aux pièces historiques, en passant par la romance et la poésie. Maintenant « to read or not to read, that is the question ! »

Le Monde Extraordinaire de William Shakespeare, d’Emma Roberts, Little Urban, 2022.

L’avis complet d’Isabelle

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Et en roman, l’équipage de L’île aux trésors a décidé, une fois n’est pas coutume, de voyager en train avec l’incroyable Maydala Express ! Écrit à deux mains par deux stars de la littérature italienne, ce roman d’aventure steampunk démarre sur les chapeaux des rails. Nous voilà donc plongés dans les fumées industrielles d’une ville sous la coupe d’une tentaculaire société ferroviaire. Finally survit, comme d’autres orphelins, en faisant le ménage dans la Gare grise, rêvant de devenir un jour mécanicienne. Par un concours de circonstances, la jeune fille se retrouve en possession d’un billet pour le Maydala Express. Une ligne ferroviaire aussi légendaire que convoitée, dont personne ne sait où elle se rend. C’est le début d’un périple initiatique semé d’embuches et de surprises. Un bel objet-livre, des personnages hauts en couleur, beaucoup d’aventure et surtout, un bel hymne au voyage !

Maydala Express, de Pierdomenico Baccalario et Davide Morosinotto, L’école des loisirs, 2022.

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Blandine aime découvrir des parcours de vie, ceux qui ont été tragiquement oubliés ou écartés, comme les nuances de ceux que nous pensons connaître.

Le rêve de Mademoiselle Papillon. Alia CARDYN et Julien ARNAL. Robert Laffont, 2022

Mademoiselle Papillon avait un rêve que l’on disait trop grand pour elle! Un rêve d’avenir pour tout les enfants dans le besoin, un rêve pour les sauver, les voir grandir en sécurité et heureux, protégés du froid, de la maladie et de la haine des Hommes. En 1919, ce rêve était aussi nécessaire que difficile à réaliser, et encore plus pour une femme! Pourtant Mademoiselle Papillon a réussi. Et son rêve est toujours visible et actif aujourd’hui.

Cet album est un hommage sensible et vibrant à Thérèse Papillon, et une adaptation du roman « Mademoiselle Papillon » d’Alia Cardyn. Le préventorium qu’elle a ouvert dans l’Abbaye de Valloires (Somme) a accueilli et aidé des milliers d’enfants, et est visitable avec ses jardins.

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Nina Simone, mélodie de la lutte. Sophie ADRIANSEN. Charleston, 2022

Avec empathie et passion, Sophie Adriansen nous raconte qui était Eunice Waymon devenue Nina Simone, son enfance, la musique classique, son mariage, son engagement dans la Lutte pour les Droits Civiques, tout en nous restituant son époque, le contexte social et politique des Etats-Unis, et ce qu’il en est malheureusement encore aujourd’hui. Ce faisant, l’autrice se raconte aussi, révèle sa réflexion quant à son identité, sa couleur, sa place de citoyenne.

Un roman et hommage magnifique et saisissant! Chronique de Blandine ICI.

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Quid de vos lectures à vous ? Dites-nous : si elles étaient un oiseau, lequel seraient-elles ?

Nos imagiers préférés !

Les imagiers sont « ces livres très français, hérités de la collection du Père Castor qui en inventa le principe comme le terme en 1957 » comme le précise Sophie Van der Linden dans un article qu’elle consacre à une des artistes phare du genre, Bernadette Gervais. Ce sont des livres qui s’adressent donc en premier lieu au tout-petit pour lui permettre d’ouvrir une première porte de papier sur le monde qui l’entoure afin d’apprendre à le nommer, pièce par pièce. Mais les imagiers sont de plus en plus le lieu où s’élaborent de véritables visions du monde, sous forme de galerie d’art, dans lesquelles le tout-petit est amené à se promener et à se délecter de belles images toutes plus originales les unes que les autres. Nous vous présentons aujourd’hui nos préférés !

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Les éditions Thierry Magnier sont, pour Colette, les reines en matière d’imagiers originaux et dépaysants. Lors de son immersion dans le monde de l’édition, il y a maintenant 20 ans, elle a découvert le magnifique Tout un monde d’Antonin Louchard et Katie Couprie. Le titre a lui seul est une promesse incroyable ! On y découvre au fil des pages des photos, des gravures, des peintures, des collages qui représentent au fil des techniques des visages amis, des situations quotidiennes. Sans qu’aucun mot ne les accompagne. L’enfant en prend donc plein les yeux à travers ce petit bijou au format carré qui se lit dans tous les sens. Ou plutôt qui se vit dans tous les sens. En 2018, les éditions Thierry Magnier ont réédité l’album avec un coffret collector dans lequel on trouvera 30 illustrations tirées du livre au format carte à jouer. Une invitation à mettre en image le monde à notre portée.

Tout un monde, Katy Couprie, Antonin Louchard,
Le coffret collector, Thierry Magnier, 2018

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Chez le même éditeur, on pourra découvrir les audacieux imagiers de Véronique Joffre : L’imagier mouillé, L’imagier mouvementé et L’imagier caché. Trois manières de regarder le monde en suivant une ligne, un horizon à travers des illustrations très graphiques, sobres mais malicieuses.

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Lucie est fan du travail de Xavier Deneux. Ses illustrations très rondes sont parfaitement adaptées aux tout-petits. Il propose aussi bien les fameux imagiers à toucher, dont les petites mains sont si friandes, que de curieux imagiers gigognes. Tous aux éditions Milan.
Outre les larges surfaces de matières et des pages cartonnées, l’avantage de Mon grand imagier à toucher est de faire le tour des objets du quotidien. Regroupés par thème (les transports, les animaux) ou par pièce (la cuisine, la salle de bain), l’enfant ne peut que reconnaître les objets qui l’entourent. Classique mais efficace !

Mon grand imagier à toucher, Xavier Deneux, Milan, 2016.

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Plus éloigné du quotidien (encore que) mais aussi plus poétique, l’album Les contraires invite l’enfant à mettre des mots sur des notions plus abstraites telles que « grand », « petit », « vide » ou « plein », etc. Les deux notions contraires sont disposées face à face, l’une présentant un relief qui s’emboite dans le creux de l’autre lorsque l’on tourne la page.

Les contraires, Xavier Deneux, Milan, 2012.

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Liraloin apprécie beaucoup le travail des éditions Phaïdon et cet imagier en particulier. Dans ce gros livre aux pages glacées et cartonnées, l’enfant découvre que les formes qui l’entourent peuvent former des motifs. Ici ce n’est pas banal : motifs écossais, chevrons, damiers… vont se succéder. Ainsi chacun d’entre eux se retrouvent insérer dans un paysage que le tout-petit va reconnaître : le parc, la plage, la ville…

Cet imagier est inventif et tout à fait original. Les scènes représentées sont dessinées façon sérigraphie. Les couleurs acidulées nous transportent dans un univers amusant. Une belle réussite.

Mon premier livre de motifs de Bobby et June George & Boyoun Kim, Phaïdon, 2017

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Blandine adore la diversité et l’originalité qui se cachent derrière le concept de l’imagier, à la fois unique et toujours inattendu, pour toujours plus de découvertes.

Les Objets de mon petit monde. Sandra LE GUEN et Popy MATIGOT. Casterman Jeunesse, janvier 2022

Un petit cartonné et des pages épaisses pour nous présenter en dessins facétieux et en mots emplis de poésie trente objets qui font le quotidien, et le monde, des tout-petits. Des objets communs ou inattendus, des objets jolis ou usuels, des objets usés ou vénérés. Tous ces objets qui l’entourent, le rassurent, lui dessinent des contours, l’encouragent, l’aident à grandir, et lui font vivre mille aventures.

La présentation de Blandine ICI

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Les imagiers peuvent aussi se faire abécédaires. Ici aussi, la singularité et la fantaisie permettent d’explorer et de prolonger le genre.

Mon ABéCéDaire. Céline LAMOUR-CROCHET. Editions Les Minots, 2017

Mon ABéCéDaire allie inventivité, ingéniosité et Art pour nous présenter des mots attendus ou plus exotiques. Tous sont écrits avec trois graphies : majuscule d’imprimerie, script et cursive. Et avec trois couleurs : noir, blanc et gris pour jouer avec les contrastes, les creux et les pleins, pour distinguer les lettres et découvrir le calligramme du mot. C’est beau et ludique !

La chronique de Blandine LA !

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Isabelle Simler a élargi le champ de l’imagier en l’associant au jeu et à la déduction. Avec ses crayons de couleurs aux traits aussi délicats que colorés, elle a eu la merveilleuse idée d’aborder les contes par un angle inédit !

Dans les poches d’Alice, Pinocchio, Cendrillon et les autres… Isabelle SIMLER. Éditions Courtes et Longues, 2015

Qui n’a pas mis, enfant, dans ses poches, mille trouvailles glanées, ramassées ? Ces petits riens accumulés disent beaucoup de nous. C’est ainsi qu’Isabelle Simler a choisi de nous évoquer les contes. Etalés sur la double page, ces trésors présentés en poésie ne demandent qu’à retrouver leur propriétaire ! Si la tâche n’est pas si aisée, le plaisir de la recherche, de l’observation et de la « restitution » rendent cet album extraordinaire !

La chronique de Blandine ICI

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Isabelle a trouvé que dans cet article, il fallait parler du grand imagier des petits, de Ole Könnecke. Un album tendre et complet qui s’est imposé comme un classique du genre grâce à ses multiples qualités. D’abord, le charme de ses graphismes, si pleins de douceur et d’humour. Ensuite, son format cartonné si généreux permettant d’offrir une somme très complète de termes qui ravira les enfants passionnés par les outils ou les instruments de musique – et ceux qui aiment les mots réjouissants comme « excavatrice ». Mais aussi et surtout ces détails et historiettes qui fourmillent et insufflent un supplément de vie.

Le grand imagier des petits, de Ole Könnecke. L’école des loisirs, 2011.

Chronique sur L’île aux trésors

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Le ruban d’Adrien Parlange offre une proposition peut-être plus subjective, certainement singulière parmi la profusion d’imagiers. Cet album se démarque par la classe de ses illustrations stylisées, jaunes sur fond bleu. Mais surtout par ce ruban qui vient prolonger l’image, donner au lecteur la chance de compléter le tableau en disposant cet accessoire de façon à lui donner la forme du ruban d’une ballerine, d’un lacet défait, de la queue d’une souris ou encore d’un éclair d’orage. Ludique et beau !

Le Ruban, d’Adrien Parlange. Albin Michel Jeunesse, 2016.

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Et vous, quels imagiers avez-vous aimé mettre dans les mains de vos tout-petits ?

Nos classiques préféré.e.s : au fil des vagabondages de François Place.

Depuis les années 1980, François Place nous entraîne dans ses incroyables voyages à l’aquarelle, aussi bien à travers les livres des autres qu’il illustre avec brio qu’à travers ses propres récits qui nous propulsent vers des ailleurs où la délicatesse se mêle à l’exotisme. Sélectionné cinq fois au prestigieux prix international suédois Astrid-Lindgren, il a conquis plusieurs générations de rêveuses et de rêveurs.

source : https://www.francois-place.fr/

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Pour Colette, aucun doute, Les Derniers géants occupent une place privilégiée dans son palmarès des œuvres de François Place.

Les Derniers géants, François Place, Casterman, 1992, réédité en 2008.

Voici pourquoi, en 10 raisons !

  1. Parce que le format à l’italienne de cet album est à lui seul une invitation au voyage.
  2. Parce qu’il y a quelque chose d’éminemment classique dans la manière dont ce récit de voyage est construit et que ce qui est classique renferme quelque chose d’universel qui me touche toujours en plein cœur.
  3. Parce qu’au fil des illustrations, nous traversons d’incroyables paysages, du Londres parfaitement domestiqué aux cascades impétueuses des jungles asiatiques, aucun paysage ne résiste au pinceau de l’artiste.
  4. Parce que ce n’est pas qu’un récit de voyage, mais bien un récit d’apprentissage, celui de Léopold confronté à lui-même et à la cruauté des hommes quand il s’agit de se mesurer à l’autre, cet « étrange étranger ».
  5. Parce que ce n’est pas qu’un récit d’apprentissage, mais aussi un texte profondément philosophique qui nous interroge sur ce qui fait notre humanité, comme a pu le faire, en son temps, la Controverse de Valladolid, une question qui demeure d’actualité malgré le temps qui passe.
  6. Parce que cet album est une ode à l’art du tatouage ! Quand les peaux s’écrivent, que c’est poétique !
  7. Parce que ce que c’est aussi une histoire d’amitié sensible et terrible.
  8. Parce que la bibliothèque de Léopold est incroyable, particulièrement appétissante.
  9. Parce que la fin est formidable et ouvre à tous les possibles (je verrai bien Leopold se réincarner dans la peau de L’homme à l’oreille coupée de Jean-Claude Mourlevat !)
  10. Parce que c’est un savant mélange des genres, entre récit de voyage, conte philosophique et revue scientifique, à la frontière entre le réel et le merveilleux. Une oeuvre complète, à la fois familière et originale !

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Pour Lucie, parce qu’il faut bien en choisir un, ce sera le dernier : Rois et reines de Babel, qui a fait l’objet d’une lecture commune avec Colette.

Rois et reines de Babel, François Place, Gallimard Jeunesse, 2021.

Voici pourquoi en 10 raisons !

  1. Parce que le grand format laisse tout l’espace à François Place de revisiter le mythe de Babel…
  2. … Et de glisser une multitude de détails dans les illustrations !
  3. Pour la succession de rois dont la personnalité influe sur la vie du peuple,
  4. Et l’arrivée des reines qui élargissent l’horizon de leur cité.
  5. Pour le rôle essentiel donné à l’éducation et à la culture.
  6. Parce que c’est une fable sur le pouvoir et la vision des dirigeants.
  7. Pour l’intrigante figure du cerf blanc, que l’on s’amuse à chercher dans les premières pages, qui disparaît et surgit de nouveau alors qu’on ne l’attendait plus.
  8. Pour la découverte de ce peuple aux chevelures-grappins, exemple parfait du goût de l’auteur-illustrateur pour les civilisations imaginaires.
  9. Parce que la fin, imprégnée de mysticisme, laisse au lecteur la liberté de l’interprétation.
  10. Et surtout, parce qu’on retrouve dans Rois et reines de Babel  tout ce qu’on aime dans l’œuvre de François Place : un voyage merveilleux aux confins de l’imagination, illustré de manière grandiose !

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L’année dernière, Isabelle et ses moussaillons n’ont fait qu’une bouchée à voix haute d’Olympe de Roquedor, brillant récit d’aventure que François Place a co-signé Jean-Philippe Arrou-Vignod. Pour au moins dix raisons :

Olympe de Roquedor, Jean-Philippe Arrou-Vignod et François Place. Gallimard Jeunesse, 2021.
  1. Pour le décor merveilleusement décrit qui évoque notre Sud-Ouest natal avec ses châteaux et ses paysages escarpés.
  2. Pour l’hommage aux feuilletons populaires et aux romans de cape et d’épée du 19ème siècle. Mais aussi pour la façon dont ce roman bouscule leurs codes en donnant le premier rôle à une jeune fille qui porte le prénom de l’une des premières féministes, Olympe !
  3. Pour la flamboyance d’Olympe, prête à tout pour conserver la maîtrise de ses choix face à ceux qui voudraient la jeter au couvent ou la marier.
  4. Pour les alliés improbables et pleins de mystère que la jeune fille a le don de rencontrer.
  5. Parce qu’il est question d’un trésor…
  6. Parce qu’il s’agit d’une collaboration entre deux de nos auteurs préférés qui ont si bien su accorder leurs splendides plumes qu’il est impossible de savoir qui a écrit quoi.
  7. Pour les dialogues sont plus vrais que nature, dignes d’Alexandre Dumas ou même de Molière.
  8. Pour les illustrations pleines de vie qui finissent de nous transporter complètement.
  9. Pour la façon dont ce roman mêle souffle et mystère, péripéties et subversion.
  10. Pour le final, juste parfait !

L’avis complet d’Isabelle ICI.

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Pour Linda, ce sera Le Marquis de la Baleine, une pièce lue à voix haute en famille qui nous a tous fait bien rire.

Le Marquis de la Baleine – Comédie tragique en six actes pour trois personnages et une baleine, de François Place, Gallimard, 2018.
  1. Pour le grand format qui permet à l’illustrateur de pleinement exprimer son talent,
  2. Pour la beauté des illustrations minutieuses et poétiques qu’on prend plaisir à observer,
  3. Pour la langue insolente et l’humour absurde,
  4. Pour la vanité et la bêtise des personnages dont les dialogues sont délicieusement drôles,
  5. Pour le plaisir de déclamer le texte à voix haute seul ou en famille,
  6. Parce que le théâtre se vit et se partage,
  7. Parce que c’est un format qui dynamise le récit et la lecture,
  8. Pour le message satyrique qui dénonce le pouvoir et la folie des grandeurs,
  9. Parce qu’on ne rit jamais assez,
  10. Et parce que François Place, tout simplement.

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C’est en visitant le Musée de l’illustration jeunesse basé à Moulins que Liraloin est tombée en admiration devant les immenses fresques de Le Roi des Trois Orients. Voici les dix raisons d’apprécier la longue et haletante aventure d’une caravane tout à fait spéciale.

Le Roi des Trois Orients de François Place, Rue du monde, 2006
  1. Pour cette caravane, la Grande Ambassade, qui n’a qu’un seul but : rendre hommage au Grand Roi, le Roi des Trois Orients « qui règne tout là-bas, à l’autre bout du monde. »
  2. Pour ce village nomade que forme la Grande Ambassade, des vies étroitement liées les unes aux autres.
  3. Pour cette solidarité entre les hommes et les animaux, fabuleux guides lorsque le temps est peu clément ou le chemin difficile : « On a confié les enfants parce qu’ils savent mettre leur pas dans les traces de ceux qui les ont précédés. »
  4. Pour les doutes et les pertes que peuvent subir cette étrange caravane. Va-t-elle s’en sortir à chaque difficulté ?
  5. Pour l’émerveillement et l’imagination ! Que contiennent véritablement ces coffres jalousement gardés et tous destinés au Roi ?
  6. Pour ces rencontres et l’admiration que suscite la Grande Ambassade, elle semble intouchable pour le commun des mortels.
  7. Pour cette histoire d’amour naissante entre un musicien et une belle cavalière.
  8. Pour cette fresque qui se déroule, spectacle happant aux milles et un détails, à la manière des premiers livres chinois (rouleaux).
  9. Pour les paysages véritables fils conducteurs d’un voyage à travers le désert, les montagnes ou encore les plaines.
  10. Pour le Roi que tous les membres de la Grande Ambassade rêvent de rencontrer. Se montrera-t-il à la hauteur de leur espérance?

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A vous de choisir votre aventure ! Quelle sera-t-elle? Faites nous part de votre livre préféré et n’hésitez pas à visiter le beau site de François Place.