En 2022, nous avons envie de lancer une nouvelle rubrique intitulée « Du blanc de la page au bleu de l’écran » consacrée aux adaptations de livres jeunesse.
Mais pour commencer, nous nous sommes interrogées sur l’intérêt de ces adaptations. Qu’est-ce qu’un film peut apporter à un livre ? Quel format nous semble le plus adapté ? Vaut-il mieux avoir lu le livre avant ? Voici quelques unes des questions autour desquelles les arbronautes ont partagé leurs ressentis.
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Quel est, d’après vous, l’intérêt d’adapter des livres jeunesse au cinéma ?
Isabelle : J’adore lire et j’aime aussi beaucoup le cinéma, même si j’y consacre moins de temps. Mais je dois constater que j’ai rarement été enthousiasmée par les adaptations à l’écran de livres, y compris ceux que j’ai aimés. Il y a, bien sûr, des impératifs de format qui font qu’on est forcément frustré.e des raccourcis qui donnent l’impression que le propos a été réduit à la substantifique moelle – la première réaction de mes enfants en découvrant les films de Harry Potter (J. K. Rowling) ou celui des Royaumes du Nord (Philip Pullman) était indignée de voir qu’autant de choses étaient passées à la trappe. Parfois, le scénario s’écarte pour mieux coller aux attentes en ajoutant par exemple une romance qui n’était pas du tout dans le livre de départ – est-ce que, par exemple, vous avez vu Brisby, adaptation contestable d’un superbe roman de Robert C. O’Brien ? Ou l’adaptation en série Netflix de Watership Down de Richard Adams ? De manière plus générale, le ressenti est moins riche qu’à la lecture, peut-être aussi parce qu’on perd la singularité de la plume. Et il peut y avoir des décalages liés au fait que le « film » qui s’imprime dans notre esprit à la lecture des mots est singulier, unique, et donc différent de celui qu’un réalisateur nous montre. Mais justement, sans doute cela représente-t-il un intérêt important de l’adaptation : nous permettre de revisiter un texte en nous invitant dans une autre lecture, tout aussi personnelle que la nôtre.
Linda : Je pense qu’une adaptation vise un public plus large. Le réalisateur se fait généralement plaisir en adaptant un livre qu’il a aimé, qu’il a partagé avec ses enfants, peut-être. Il en propose une interprétation personnelle qui, offerte à un plus large public, sera soumise à la critique. Or, cette vision est personnelle en ce qu’elle ne pourra séduire tout le monde. Les critères d’adaptation semblent suivre un code précis qui vise à garder la substance de base. Le scénario se concentre donc sur l’intrigue principale et occulte tout ce qui la nourrit car cela devient superflu. J’avoue préférer le format « série » qui laisse plus de place (plus de temps) et permet donc de suivre plus fidèlement un récit. Adapter pour un public jeunesse me semble aussi être une manière d’inviter les parents à découvrir des univers que leurs enfants apprécient. Car beaucoup de parents ne lisent pas de littérature jeunesse. Je pense donc qu’un film peut rapprocher les membres d’une même famille et leur offrir un sujet de discussion intéressant.
Colette : Je pense qu’il faut distinguer les adaptations de romans jeunesse et les adaptations d’albums ou de BD. En effet si je suis complètement d’accord avec vous concernant l’inévitable appauvrissement de l’œuvre romanesque (même si j’ai une exception en tête, La Vague de Todd Strasser, que Gabrielle a présenté récemment sur le blog), pour ce qui est de l’adaptation de BD ou d’albums, la plupart du celles que j’ai pu voir, sont vraiment formidables et enrichissent véritablement le texte initial. Je pense à La Chasse à l’ours d’Helen Oxenbury et Michael Rosen notamment, un classique de la littérature enfantine adapté par Johanna Harrison et Robin Shaw en 2018. Cet album qui m’était restée complètement énigmatique prend un sens tout nouveau grâce à la narration beaucoup plus explicite du dessin animé. De même pour Le Gruffalo, Le Petit Gruffalo, Mr Bout de bois ou encore Zébulon le dragon et les médecins volants de Julia Donaldson et Alex Scheffler. Leurs adaptations en dessins animés sont vraiment des petits bijoux de délicatesse, de sensibilité, d’humour tendre et de poésie. Le trait de l’artiste y est parfaitement respecté et on prolonge concrètement le plaisir de la lecture à travers elles.
La chasse à l’ours, Michael Rosen et Helen Oxenbury, Kaléidoscope, 2001. La chasse à l’ours, Johanna Harrison et Robin Shaw, 2018.
Lucie : Je suis d’accord avec ce que vous dites : on perd souvent en profondeur lors d’une adaptation de roman par manque de temps, forcément ! Et je rejoins Linda sur la vision personnelle du réalisateur. Il y a, je pense, une distinction à faire entre le projet personnel d’un cinéaste qui retrouve ses préoccupations dans un roman jeunesse et souhaite l’adapter (je pense à Hugo Cabret par Martin Scorsese par exemple, dans lequel on retrouve nombre de ses thèmes de prédilection) et un studio qui décide d’adapter un succès pour profiter de sa notoriété. Ce deuxième cas ne fait pas nécessairement des navets mais on perd souvent quelque chose en route. C’est amusant Colette, si le graphisme du Gruffalo et du Petit Gruffalo sont extrêmement fidèles, personnellement je n’ai pas vu l’intérêt d’ajouter l’introduction des écureuils. J’espère que l’on aura l’occasion d’en discuter plus en détail dans un article !
Isabelle : C’est vrai que l’adaptation de Hugo Cabret est très réussie. Ce roman graphique hors-classe de Brian Selznick offrait aussi un terrain de jeu privilégié pour Martin Scorsese, puisque l’intrigue évoque les débuts du cinéma et l’objet-livre jouait sur les codes du film avec ses fondus au noir, ses passages aux airs de folioscope, ses illustrations en noir et blanc et ses multiples clins d’œil aux premiers films.
L’invention de Hugo Cabret, Brian Selznick, Bayard, 2008. Hugo Cabret, Martin Scorsese, 2011.
Linda : Il y a effectivement de très bonnes adaptations romanesques. Je pense aussi à La Fameuse invasion des ours en Sicile. C’est un film vraiment superbe avec une animation originale qui sort des sentiers battus. Le film s’écarte un peu du roman de Dino Buzzati mais en conserve l’essence. Et pourtant c’est un film qui a fait très peu parler de lui, ce qui est dommage.
Quant à la question de l’adaptation en séries, qui est très riche aussi, à laquelle pensais-tu Linda ?
Linda : His Dark Materials (adaptation des Royaumes du Nord) va bien plus loin que le film proposé quelques années plus tôt (A la croisée des mondes : La boussole d’or de Chris Weitz). Le texte de Philip Pullman est tellement riche et complexe qu’un film de deux heures ne saurait en restituer toutes les subtilités. Je ne dis pas que l’adaptation est parfaite mais on ne peut nier que le résultat est très satisfaisant et plus près du texte de départ.
Isabelle : Tout à fait d’accord avec toi, Linda, sur cette adaptation que nous avons énormément appréciée également ! Je pense aussi que le format de la série permet une expérience immersive plus proche de celle que l’on vit quand on se plonge dans un pavé que ne le permet un film. Comme dans un livre, on finit par avoir l’impression de connaître les personnages et le format permet de développer des intrigues secondaires au sein d’une trame plus complexe. Et de faire la part belle au décor et à l’univers, ce qui est essentiel pour une série comme Les Royaumes du Nord. C’est étonnant, à cet égard, que les adaptations à l’écran de livres ne fassent pas plus souvent le choix de la série plutôt que du film.
A la Croisée des Mondes, Philip Pullman, Gallimard, 2007. His Dark Materials, Jack Thorne, 2019.
Pour rebondir que ce que disait Linda un peu plus tôt, préférez-vous qu’une adaptation soit fidèle au texte, ou cela ne vous gêne pas forcément que le réalisateur prenne des libertés du moment que l’esprit est respecté ?
Linda : Tout dépend des libertés prises. Je trouve que parfois cela dynamise le récit ou dépoussière un texte désuet. A partir du moment où l’on n’occulte pas le message que l’auteur.e a voulu faire passer, ou ne dénature pas l’histoire et les personnages, ça ne me gène pas outre mesure.
Colette : L’adaptation que je prends souvent en exemple pour démontrer que parfois elle peut dépasser l’œuvre originale est celle que Dennis Gansel a faite du roman La Vague de Todd Strasser que nous présentait récemment Gabrielle. En effet le réalisateur transpose le récit de Todd Strasser dans un tout autre contexte historique et géographique mais cela renforce complètement le message de l’auteur : l’expérience pédagogique du professeure d’histoire qui est le héros du récit redouble de sens en se situant dans l’Allemagne contemporaine. La réécriture de la fin – qui pouvait sembler insipide dans le roman – gagne en profondeur en devenant particulièrement tragique. J’aime d’ailleurs beaucoup travailler la comparaison entre le roman et le film avec mes élèves tellement les partis-pris du réalisateur sont riches. Cette comparaison permet de souligner à quel point le travail de l’adaptation est un travail de création à part entière.
Isabelle : Je n’ai pas de position de principe, il me semble que tout dépend de la démarche. Dans certains cas, on sent que l’on s’éloigne de l’œuvre de départ pour des raisons contestables liées aux contraintes pratiques du format du film ou des attentes du public anticipées par les producteurs du films – par exemple la manie de vouloir mettre de la romance ou du sensationnalisme là où il n’y en avait pas, de caricaturer les personnages ou de privilégier le happy-end. Si la démarche est de revisiter sur un mode personnel ou sous la forme d’une nouvelle proposition, ou de dépoussiérer comme dit Linda, je dirais que tout dépend du résultat. Je me suis beaucoup posé la question à propos du classique canadien Anne de Green Gables de Lucy Maud Montgomery, récemment réédité par Monsieur Toussaint Louverture et adapté sous forme de série par Netflix. Les connaissez-vous ? La série s’éloigne pas mal du propos initial et y importe des problématiques contemporaines (autour du féminisme, des sexualités, du racisme) qui n’auraient pas été formulées ainsi au début du 20e siècle, lorsque joue l’histoire. Cela dit, replacé dans le contexte de l’époque, le roman était probablement déjà subversif et progressiste sur ces questions et la série ne me semble donc pas le dénaturer. Nous avons adoré la regarder en famille.
Anne de Green Gables, Lucy Maud Montgomery, Toussaint Louverture, 2021. Anne withe an E, Moira Walley-Beckett, 2017.
Linda : Je n’ai pour ma part pas du tout apprécié cette adaptation (je me suis arrêtée à la saison 1) qui importe des questionnements d’aujourd’hui sur la place de la femme dans la société et sur sa sexualité, et s’éloigne du roman sur bien des aspects. La question du racisme est, cela dit, déjà abordée dans un des volumes de la série. Je trouve que cette adaptation dénature l’œuvre originale car elle en enlève bien des caractéristiques pour les remplacer par d’autres… Cela m’a fait penser à une commande pour répondre à des attentes commerciales et non à une adaptation. Mais je suis sans doute peu objective sur ce livre que j’adore tout particulièrement. Je suis par ailleurs très attachée à la série de téléfilms de Kevin Sullivan réalisée dans les années 80. Megan Follows fait une Anne Shirley parfaite. Pour le coup, j’ai préféré l’adaptation Little Women par Greta Gerwig qui choisit aussi de l’aborder par le prisme du féminisme, un thème déjà très ancré dans Les filles du docteur March, de Louisa May Alcott.
Lucie : Pour moi deux points s’opposent sur le sujet : la possibilité d’approfondir vraiment l’univers dans une série est intéressante. Mais dans le même temps, regarder une série demande vraiment beaucoup de temps, bien plus qu’un film. Cela demande un investissement que l’on est peut-être pas toujours prêt à mettre quand on connaît déjà l’histoire, les personnages, les rebondissements, etc. Personnellement, il faudrait vraiment que j’ai adoré le livre pour m’engager dans une série, alors que je regarde volontiers les adaptations en films.
Par ailleurs, pour rebondir sur la remarque d’Isabelle, autant qu’un auteur s’approprie l’œuvre ne me gêne pas, autant quand on sent les thèmes à placer pour satisfaire le plus grand nombre, j’ai facilement le sentiment que le roman original est trahi. Je déteste ça !
Dans quel cas trouvez-vous que l’œuvre originale se prête plus à une adaptation en film en prises de vues réelles ou en film d’animation-dessin animé ?
Linda : Et bien si on part d’un album, les personnages existent déjà visuellement et il me parait difficile de ne pas reprendre leurs traits si on veut toucher le jeune public. En revanche, pour les romans, c’est autre chose. Quand les personnages sont des animaux, c’est probablement plus facile de passer par l’animation ou le stop motion comme dans l’adaptation Fantastic Mr Fox de Wes Anderson par exemple. Je me suis souvent imaginée une adaptation en série d’animation pour Harry Potter. Je trouve que l’histoire s’y prêterait bien et qu’il serait assez facile de représenter les personnages car J.K. Rowling les décrit vraiment très précisément.
Fantastique Maître Renard, Roald Dahl, Folio cadet, 2018. Fantastic Mr. Fox, Wes Anderson, 2010.
Isabelle : Je ne me suis jamais posé la question, mais je suis plutôt d’accord avec Linda. Peut-être que moins l’histoire est réaliste, moins elle se prête aux prises de vue réelles ? Après, je dirais que c’est une question de projet et que les deux sont souvent envisageables, question de goût. Je pense que pour ma part, je trouverais plus facile de me tourner vers le dessin-animé ou l’animation. Un autre excellent exemple est l’adaptation de Souvenirs de Marnie (roman réédité récemment par les éditions Monsieur Toussaint Louverture), par les studios Ghibli. C’est une histoire qui pourrait très bien être filmée avec les acteurs, mais le film d’animation rend magnifiquement le côté onirique, tout en transportant l’intrigue dans un décor japonais qui donne quelque chose de très différent.
Souvenirs de Marnie, de Joan G. Robinson, réédité en 2021 par Monsieur Toussaint Louverture. Souvenirs de Marnie, de Hiromasa Yonebayashi, 2014.
Qu’est-ce qu’un film peut apporter à un livre ?
Lucie : La musique est particulièrement importante pour moi. C’est elle qui va me permettre d’être immergée dans l’histoire. Pour les lecteurs manquant d’imagination, les effets visuels sont aussi l’occasion de voir des éléments imaginés par l’auteur. Je pense par exemple au plafond de la grande salle de Poudlard dans Harry Potter, ou à l’arbre dans Quelques minutes après minuit que j’avais beaucoup de mal à me représenter à la lecture.
Colette : Comme toi Lucie, je pense que pour les univers particulièrement merveilleux, comme celui d’Harry Potter, la vision du réalisateur ou de la réalisatrice va permettre la découverte d’un imaginaire supplémentaire. De même pour la science-fiction : des choses difficiles à imaginer comme les districts et le fonctionnement des jeux dans Hunger Games ou les catégories de la société de Divergente vont être rendues tangibles grâce à l’adaptation cinématographique.
Isabelle : Ça sera aussi une représentation différente de celle qui s’était projetée dans notre esprit à la lecture. En ce sens, le film peut être une façon plaisante de prolonger l’immersion dans un univers ou une histoire que l’on a particulièrement aimé.
Linda : Je vous rejoins tout à fait. Mais je dirai qu’un film apporte généralement une notoriété supplémentaire à un récit, ce qui va booster les ventes et donc enrichir bien du monde… C’est une vision assez négative du monde cinématographique, mais malheureusement pas complètement fausse.
Isabelle : C’est vrai que certains livres vont trouver leur public (ou trouver un public incomparablement plus large) suite à leur adaptation à l’écran.
Hésitez-vous avant d’aller voir une adaptation ?
Linda : Si le roman m’a vraiment plu, je ne me pose pas de questions et je vois son adaptation. Probablement par simple curiosité, mais aussi parce que j’espère retrouver le plaisir que j’ai ressenti à la lecture. C’est aussi une façon de prolonger l’aventure, comme tu le disais Isabelle.
Lucie : Tout à fait d’accord avec toi. Mais c’est aussi prendre le risque de sortir très énervé si l’adaptation est loupée !
Colette : Moi non plus, je n’hésite jamais, je trouve que c’est toujours un chouette défi intellectuel ! Une sorte de « jeu des 7 différences » en taille réelle ! Mon mari est passionné de Dune depuis qu’il a vu le film de Denis Villeneuve et depuis il s’est lancé à corps perdu dans la lecture des livres de Franck Herbert pour le plaisir de retourner vers le film et d’y retrouver les éléments de réécriture du réalisateur.
Dune, Frank Herbert, Robert Laffont, 2021. Dune, Denis Villeneuve, 2021.
Linda : C’est un jeu que j’aime beaucoup pratiquer aussi, je peux lire un roman, voir son adaptation et relire, et revoir, pour être sûre de n’avoir rien manqué.
Isabelle : Mes moussaillons sont très forts à ce jeu-là, ce qui peut être assez pénible lors du visionnaire où ils vont toujours trouver à déplorer des écarts et des raccourcis. Eux préfèrent clairement la fidélité à l’œuvre d’origine !
Lorsque l’on n’a pas eu l’opportunité de lire le livre avant son adaptation, vaut-il mieux lire le livre ou voir le film avant ?
Linda : J’ai découvert Harry Potter par le cinéma. J’avais déjà testé le livre plusieurs fois et j’avais du mal à dépasser les premiers chapitres que je trouvais particulièrement longs. J.K. Rowling répète plusieurs fois chaque étape de mise en situation avant d’enfin envoyer Harry à Poudlard. J’avoue que ça m’ennuyait profondément. Et finalement une fois vu le film (et après coup je dois dire que l’adaptation du premier volet n’est pas exceptionnelle), j’ai eu envie de lire ces livres qui figurent aujourd’hui dans ma top list, quoi que je n’aime toujours pas beaucoup le premier tome.
De même, j’ai découvert Orgueil et Préjugés et Jane Austen par la série TV de 1995 (avec Colin Firth et Jennifer Ehle). Et c’est une chance car je serais probablement passée à côté de quelque chose d’assez exceptionnel. J’imagine que l’on a moins d’attentes quand on commence par le support visuel et le risque d’être déçu est donc moins important que si l’on commence par la lecture. Cela dit, et ce n’est pas du « jeunesse », j’ai préféré le film Le journal de Bridget Jones à son livre, que je n’ai même pas su finir.
Lucie : Une fois que l’on a vu le film, il est difficile de se défaire des images. Je pense à Mary Poppins, que j’ai regardé de nombreuses fois enfant. J’ai été déroutée par la lecture du roman de Pamela L. Travers car le personnage est très différent et je ne retrouvais pas les scènes clés du film. Et quand le film ne fonctionne pas, cela ne donne pas envie de découvrir le livre alors qu’il peut-être beaucoup plus réussi. Par exemple, j’ai vu Sublimes créatures à l’époque de sa sortie en salles (sans même savoir que c’était une adaptation) et, ne l’ayant pas aimé du tout, je n’ai pas envie de découvrir l’œuvre originale !
Colette : Je dirai qu’il vaut mieux lire le livre après finalement ! C’est ce qui m’est arrivé avec Harry Potter et j’ai été ravie de découvrir tant de choses insoupçonnées alors que j’avais l’impression que le film était très riche.
Isabelle : Une fois n’est pas coutume, je ne suis pas d’accord ! Le plaisir de l’intrigue et de la tension narrative sont pour moi quelque chose de très important à la lecture. Hors de question de laisser un film me divulgâcher le dénouement ! Surtout, j’aime découvrir le texte sans image préconçue et me faire mon propre film, si je puis dire, avant de découvrir celui de quelqu’un d’autre.
Harry Potter à l’école des sorciers, JK Rowling, Gallimard, 1998. Harry Potter à l’école des sorciers, Chris Colombus, 2001.
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