Colette

[atelierdecoeurs]

Nous on fait ce que peux mais en ruralité pour les déplacements c'est compliqué alors je développe cela avec mon boulot. Nettoyage de plage avec land-art, cette année je mène un projet avec une plasticienne, la même association qui sensibilise aux nettoyages et un collège et une structure d'adultes avec un handicap mental. Il y'aura une sensibilisation mais aussi un travail artistique autour de la récup.Une oeuvre monumentale pour éveiller les consciences.

[pépita]

ça c'est sûr qu'à la campagne, c'est plus facile d'avoir des poubelles différentes pour trier mais cela n'empêche pas les décharges sauvages. Ici on paye si on dépasse un quota de déchets et je trouve cela fort bien sauf qu'on a des voisins qui brûlent leurs poubelles du coup.
par contre, le souci, c'est la voiture. pas assez de pistes cyclables (ex : j'irais bien au boulot en vélo mais routes trop dangereuses) et pas assez de transports. Et au niveau accès déchetteries, il y a des progrès à faire !
En ville, c'est le contraire : pas assez de place pour les poubelles mais des transports....
c'est toute une organisation qu'il faut revoir, mais surtout une éducation.
Ici, on mange moins de viande aussi, on réfléchit avant de mettre à la poubelle, plus de désherbants (hervé est très sensible à cet aspect, c'est son boulot), plus de maquillage, ni vernis, ni gel douche (mais du savon), des produits d'entretien naturels. Et une opposition au linky ! on a grillagé l'accès à notre compteur à l'extérieur....

[chlop]

Je suis dans les même préoccupations que toi Colette, avec de plus en plus le sentiment que les initiatives individuelles ne suffiront pas.
Tant qu'amazone continuera à bruler des articles neufs, qu'appel continuera d'exploiter les terres (et les enfants) pour fabriquer des smartphones, que la France privatise les barrages, les aéroports, les sources d'eau etc, on s'en sortira pas.
J'ai fait la manif de samedi, j'avais fait quelques manifs de gilets jaunes aussi, même si j'ai trop peur pour y aller en famille et que souvent je ne fais qu'une partie du trajet. Je crois qu'il vaut mieux dépenser son énergie à lutter contre ce gouvernement qu'à penser à fermer le robinet quand on se brosse les dents (bien sûr, l'un n'empêche pas l'autre)

Aujourd'hui, je bosse pas parce que l'école de ma cadette est en grève. je vais en profiter pour aller à la manif, parce que ce qui se passe pour l'école est aussi très préoccupant, le financement des maternelles privées au détriment du public, la suppression des directeurs d'école, l'interdiction de critiquer pour les instits, l'introduction de vacataires en masse à la place des profs, tout ça est terrifiant.
Je pense qu'à court terme, c'est la mort de la liberté pédagogique, que très rapidement il ne s'agira plus d'enseigner mais d'appliquer un protocole et que pour ça, il n'y aura plus besoin d'enseignants mais de simples exécutants, sous qualifiés, sous payés.

Ça me terrifie de voir dans quel monde nos enfants vont devoir grandir. Ils vont subir les guerres et les famines consécutives aux décisions qui sont prises aujourd'hui...

[Colette]

Chloé tant que nous consommons en masse que ce soit des smartphones ou des fringues, tant que le consommateur n'impose pas ce qui compte vraiment pour lui , Amazon, Apple, Nestle, Coca and co ont de beaux jours devant eux. Je suis d'accord que nos gouvernements sont d'une lâcheté incroyable, je suis d'accord qu'il faut radicaliser l'opposition à ce système délétère mais comment ???? Les marches c'est super cela donne de l'élan mais ce ne sont que des parenthèses. Changer de récit, ok, mais comment se retrouver, collaborer sur des questions si loin des préoccupations d'une grande majorité de l'humanité ? Quand je vois comment il est difficile d'imposer notre lombricompost au collège,quand j'entends qu'1 milliard de personnes n'a pas accès à l'eau potable... Je m'interroge.

[chlop]

Je partage pleinement ton interrogation...
Sauf que je pense de plus en plus que ce n'est pas de la faute du consommateur, qui, le pauvre, fait ce qu'il peut avec les produits qu'on met à sa disposition.
Quand je vois qu'on en est a télécharger des applis pour essayer de manger correctement, et que même comme ça c'est quasi impossible (sachant que le rythme de travail ne permet généralement pas de ne manger que des choses cuisinées et achetées auprès des producteurs bios, rien que pour fournir un gouter quotidien à ses enfants c'est un casse tête, même dans pain de boulangerie est controversé!) je me dis qu'on ne fait plus le poids.
On ne peux pas choisir ce qu'on consomme, on est bien obligés d'acheter ce qui existe.
A moins d'avoir son potager (qui poussera dans une terre polluée, arrosée par une pluie polluée), de faire son pain (mais il faudra bien acheter de la farine), de coudre ses vêtements uniquement dans des tissus de récup (la filière du tissus n'est ni éthique ni écolo), et de se passer tout simplement d'un maximum de biens de consommation, je ne vois pas comment faire.

Je suis très déprimée ces derniers temps à cause de ça, et autour de moi je vois des gens qui sont comme moi: conscients qu'on va dans le mur mais totalement impuissants. C'est assez désespérant et je pense très souvent à la phrase de Pépita: je ne mettrais pas 4 enfants au monde aujourd'hui. Ben moi j'ai régulièrement le sentiment d'avoir fait une connerie en mettant mes filles dans ce monde-là.
Le seul truc positif, à l'échelle de ma famille, c'est qu'on a fait un choix qui me semble être très bon pour nous: diminuer notre temps de travail, donc nos revenus, pour avoir plus de temps à passer ensemble et compenser par une baisse globale de notre consommation. Qui est assez simple en fait, parce que comme on bosse moins, n est globalement plus épanouis et on n'a moins besoins de se récompenser/ consoler en consommant. Même les filles, elles se rendent compte qu'elles ont peut-être moins de jouets mais que d'avoir des parents dispo pour jouer avec elles, c'est mieux finalement.

[SophieLJ]

Le seul truc positif, à l'échelle de ma famille, c'est qu'on a fait un choix qui me semble être très bon pour nous: diminuer notre temps de travail, donc nos revenus, pour avoir plus de temps à passer ensemble et compenser par une baisse globale de notre consommation. Qui est assez simple en fait, parce que comme on bosse moins, n est globalement plus épanouis et on n'a moins besoins de se récompenser/ consoler en consommant. Même les filles, elles se rendent compte qu'elles ont peut-être moins de jouets mais que d'avoir des parents dispo pour jouer avec elles, c'est mieux finalement.

C'est super intéressant ce que tu dis là et très chouette aussi que vous puissiez le faire tous les deux ! Je n'ai jamais eu envie de prendre un congé parental, déjà parce que être à la maison me tape assez vite sur le système mais si on avait pu (s'était donné les moyens de...) prendre chacun un 80%, j'aurais sûrement dit oui tout de suite. On revient à la question d'égalité qui en est une autre mais qui fait partie des grands changements à offrir à notre société... Je suis déjà celle qui travaille à côté de la maison (Francis a pas loin d'1h30 de route par jour) donc j'ai déjà m dose de charge mentale même si je sens des progrès !

Pour revenir à l'écologie, je suis tout à fait de ces gens qui voit le monde plonger la boule au ventre mais sans savoir quoi faire ! On intègre autant de petits gestes écolo que possibles (moins de courses en supermarché pour privilégier le local et le bio, moins d'emballage, de meilleurs produits cosmétiques...) mais quand on voit les millions brassés par ceux qui nous dirigent...

[Colette]

Concernant notre consommation je pense qu’on a le choix mais qu’en effet ce choix n’est pas possible pour tous par méconnaissance des réseaux qui existent autour de nous et souvent par méconnaissance de la nature qui nous entoure.pour se nourrir on n’a pas besoin de grand chose même pour une famille de 4 et tu peux tout trouver produit localement, en t’interessant aux producteurs près de chez toi. On s’est laissé embrouillé depuis plusieurs décennies parce qu’on a fait une confiance aveugle aux gouvernements et surtout aux gros industriels. Je pense que malgré tout le consommateur ne s’interroge pas assez souvent sur son mode de vie, on a beaucoup délégué et parfois sur des choses parfois évidentes. Si tu veux fournir un goûter de qualité à tes enfants tu leur donnes une pomme, une poire, des figues, des noix, Achètés en Amap, au marché, dans une ruche, un drive fermier, une cooperative de producteurs... des solutions il en existe tellement et pour toutes les bourses. Je préfère rester dans cette perspective positive de solutions créatives sinon je pense que moi aussi je pourrais être très déprimée. Or à mes fils, à mes élèves je veux transmettre courage et inventivité pour affronter « ça », parce que « ça » comme personne ne sait vraiment ce que ce sera il faudra inventer les moyens d’y survivre...

[solectrice]

Je suis ce fil de discussion passionnant depuis un moment mais je n'ai pas pris le temps d'y répondre. Je reviens d'un sympathique voyage scolaire en Angleterre.

Effectivement, cela peut être déprimant de penser à tout ce qui n'a pas été fait pour éviter une catastrophe écologique. Mais je suis d'accord avec toi Colette qu'en changeant notre mode de vie, même si on est lucides et peu nombreux, on se sent mieux.
C'est bien, Chlop, que vous ayez fait ce choix professionnel pour une qualité de vie en famille. En ce qui concerne l'école, je suis encore optimiste car je pense que l'on est libre en tant que prof de construire les savoirs à transmettre avec une bonne dose de recul critique. Le recrutement exigeant ne me semble pas trop aller dans le sens d'embaucher des exécutants décérébrés. Ce qui m'inquiète, c'est plutôt la fracture entre des enseignants qui aspirent à un monde réfléchi, éclairé, actif, soucieux de l'écologie, et un public d'élèves réfractaires à ces propositions, passif, intolérant ou désabusé. Néanmoins, ce n'est pas toujours le cas, heureusement.
Je regrette comme toi Pépita le manque de pistes cyclables et moyens de transport en commun dans les campagnes. J'aimerais bien aller au collège en vélo : je n'ai que 8 km à faire mais Eric trouve la route dangereuse et si je prends un vélo électrique, il y a toujours le revers de la médaille avec la production d'une batterie au lithium et de la consommation d'énergie...
Pour ce qui est de la nourriture, nous avons beaucoup diminué notre consommation de viande (on en mange à peu près une ou deux fois par semaine). Pour les goûters, on mange aussi des fruits mais on achète encore des paquets de gâteaux - dur de tout fabriquer ou de s'en passer. Eric fait son pain, ses yaourts et nous cuisinons en faisant des restes pour les midis. Le "batch cooking" on appelle ça, maintenant. On économise pas mal d'énergie depuis que l'on augmente la quantité de pâtes, de céréales ou de riz à cuire d'un seul coup.
Côté vêtements, nous essayons d'être des consommateurs raisonnables. Nous ne sommes pas soumis à la mode et gardons nos habits très longtemps. Quant à Eric, comme il travaille en ville, il achète surtout en soldes. Le problème avec son travail de vendeur, c'est de ne pas céder à l'envie d'acheter divers objets connectés qui l'entourent toute la journée. Heureusement, il aime beaucoup la nature et s'occupe par exemple du potager qui constitue un bon moyen pour manger sain (malgré la pluie polluée...).
Pour la maison, nous sommes contents de notre consommation d'eau car nous avons des toilettes sèches, nous utilisons l'eau froide de début de douche comme eau de rinçage pour les légumes ou pour le thé et nous ne prenons pas systématiquement une douche quotidienne.
Pour limiter les déchets, j'essaie d'acheter en vrac, mais ce n'est pas toujours bon (graines ramollies par exemple) et c'est souvent plus cher qu'en paquet... Alors, on trie (même si notre communauté de commune ne prend pas les petits contenants et sachets plastiques) et les poules nous aident à gérer les déchets organiques.
Bref, autant d'efforts qui nous coûtent peu et que nos filles adoptent sans peine. On y voit un peu d'espoir ainsi.

[Colette]

Un petit mot par ici les copinautes pour expliquer mon manque de réactivité sur le forum : ma motivation est en berne. Pourquoi ? Allez savoir ! Je suis en quête de sens et le sens ma foi me semble difficile à trouver.Question d'époque sans doute. Je sais bien que c'est à nous de le trouver dans nos propres ressources car il n'existe pas "véritablement", n'est qu'une invention humaine qui en dehors de l'humanité n'existe pas, mais bon c'est quand même un sacré moteur pour avancer. Il faut donc que je le (re)trouve : mais où est-il passé ???? En attendant et bien je n'arrive pas à me motiver pour participer aux LC ou autres articles, j'en suis désolée. Ce petit mot donc pour vous expliquer mon manque d'investissement par ici. Mais je vous lis régulièrement, car le sens est peut-être caché entre les pages des livres que vous adorez et parce que l'amitié est un baume salvateur.

[pépita]

Un petit mot par ici les copinautes pour expliquer mon manque de réactivité sur le forum : ma motivation est en berne. Pourquoi ? Allez savoir ! Je suis en quête de sens et le sens ma foi me semble difficile à trouver.Question d'époque sans doute. Je sais bien que c'est à nous de le trouver dans nos propres ressources car il n'existe pas "véritablement", n'est qu'une invention humaine qui en dehors de l'humanité n'existe pas, mais bon c'est quand même un sacré moteur pour avancer. Il faut donc que je le (re)trouve : mais où est-il passé ???? En attendant et bien je n'arrive pas à me motiver pour participer aux LC ou autres articles, j'en suis désolée. Ce petit mot donc pour vous expliquer mon manque d'investissement par ici. Mais je vous lis régulièrement, car le sens est peut-être caché entre les pages des livres que vous adorez et parce que l'amitié est un baume salvateur.

Oh ma Colette ! On se voit demain ! Bises