Le livre d’où je viens – Céline du Tiroir

A l’Ombre du grand arbre cet été, on va vous révéler un petit bout de nous, un petit peu de cette sève qui chacun(e) nous anime, un petit de peu de ce feuillage qui nous réunit.

Un brin nostalgique mais tout à fait réjouissant, chacun notre tour, nous allons vous dévoiler le livre qui a changé notre vie ou qui du moins, nous a beaucoup marqué, voire qui nous a donné envie de créer un blog.

Alors, revenez par ici chaque semaine de cet été, et laissez vous nous raconter  :

« Le livre d’où je viens »

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Choisir LE livre qui nous a marqué, c’est un peu comme gommer tous les aïeux de son arbre généalogique pour n’en garder plus qu’un. Difficile exercice, et ô combien injuste.

Je voudrais parler de l’Arche de Noé, de Peter Spier, voyage mythique et merveilleux, et ses illustrations détaillées que j’ai passé des heures à regarder.

Je voudrais parler du Petit Prince, rangé dans le haut de la bibliothèque de mes parents, comme un trésor difficilement accessible, que ma maman m’a pourtant lu et relu à l’envi, avant que je le lise et relise à mon tour tant de fois.

Je voudrais parler de Max et les Maximonstres, de Matilda, de Crictor, de cette famille merveilleuse et hétéroclite qui peuple mon imaginaire depuis l’enfance.

Je voudrais parler de Lécume des jours, qui a bouleversé mon monde, m’a émerveillé et fait pleurer tant de fois, douce drogue partagée avec ma meilleure amie. Ou bien de Camus, dont la rencontre en Terminale m’a marquée à jamais.

Mais je ne saurais pas tricher aussi joliment que Sophie qui nous a égrené un abécédaire des livres qui ont jalonné son chemin. Alors je vais m’en tenir à une lecture particulière.

Il faut que je retourne au noël de mes 4 ans, les cadeaux déballés et l’émerveillement digéré, j’ai vu mon oncle sur le canapé, absorbé et l’air hilare, devant un grand livre qui m’avait tout l’air par ses belles illustrations d’être destiné à des enfants. Sur la couverture blanche, il y avait même un gros bébé joufflu, qui buvait à la gourde d’un minuscule petit bonhomme avec des ailes sur son casque !

Il ne devait pas y avoir trop de BD à la maison à cette époque, car je me souviens ma surprise et ma fascination devant ce grand album qui débordait de petites vignettes illustrées au trait si attirant et au couleurs si vives. J’ai du insister lourdement pour qu’on me lise Le fils d’Astérix, puisque tel était l’objet de ma curiosité soudaine. On m’a dit que c’était pour les plus grands, que je ne pouvais pas encore vraiment comprendre, et je ne concevais pas cette réticence à me le lire, alors que toutes ces images me parlaient, les expressions des personnages, le mouvement… Pire encore, tout le monde semblait connaître cet Astérix, mes parents les premiers !!! Je crois que je me suis sentie presque trahie qu’on ait pu me cacher ça jusqu’alors !

Alors voilà, l’énorme Obélix, les gros nez ronds des personnages, le texte qui était écrit gros dans les bulles quand ils étaient en colère, les romains qui décollaient sous les baffes avec leurs sandales qui restaient à terre, les points d’interrogations pour la surprise, les vignettes qui se suivaient pour raconter une grande histoire pleine de rebondissements, ça a été un choc. Une espèce de révélation, et vraiment, une invitation à entrer dans la lecture par moi même. Quelques années plus tard, dés que j’ai su lire, j’ai lu tous les Astérix, que mon oncle et mon grand-père m’offraient un par un. Puis, au fil des ans, pratiquement tout ce que Goscinny a pu faire, de Lucky Luke aux Rubriques à Brac et aux Dingodossiers.

Je ne sais pas s’il y a une leçon à tirer de cette expérience, mais ça m’a au moins révélé la dimension intergénérationnelle de la lecture. Il n’y a pas de limite d’âge ou de catégorie, chacun son regard, chacun son histoire. Et je peux le dédicacer peut être à certains parents qui voient parfois d’un mauvais oeil leurs enfants « ne lire que » des BD, puisque la BD est une lecture (et pas une sous-catégorie !), et que chaque lecture ouvre un nouvel univers et en appelle de nouvelles…

 

3 réflexions sur « Le livre d’où je viens – Céline du Tiroir »

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