Débat sur le livre numérique : quatrième partie

SophieLJ : Poursuivons sur les tarifs du livre numérique. Est-ce que le prix des liseuses et des fichiers sont un frein pour vous ou au contraire, pensez-vous que sur le long terme, c’est plus avantageux ?

Hérisson08 : Le coût est en effet encore très élevé actuellement, tant pour les tablettes que les ouvrages numériques, pourtant une tendance commence à se dessiner dans le paysage technologique, des tablettes à 10€. Moins chères qu’un livre-papier donc ! Et un ouvrage numérique avec de nombreux contenus interactifs pourra sembler cher à 15 euros mais coûtera souvent moins cher qu’un livre avec sons et tirettes.

Nathan : Hérisson tu abordes la question du prix qui est franchement révoltante pour moi ! Les éditeurs abusent, ils ont certes de l’argent à rentrer mais sachant que le le livre numérique ne leur coûte pas de papier, d’encre,…. je préfère encore acheter un livre de poche qui est moins cher !

Hérisson08 : S’il s’agit d’un « simple ouvrage noir et blanc sans animation » en effet, je trouve moi aussi le prix exorbitant, mais je parlais là des ouvrages avec valeur ajoutée : vidéo, animations… qui demandent un vrai travail supplémentaire de conception et développement qui peuvent expliquer son prix.
Enfin autour de cette histoire de prix il faut savoir que la partie impression n’est pas la plus coûteuse sur un livre, 15 à 20% du prix du livre. Par contre la marge attribuée normalement à la distribution (intermédiaire entre l’éditeur et le libraire -en gros-) qui est elle aussi de 15% environ pourrait réduire ce coût de l’ouvrage numérique si l’éditeur fonctionnait directement en accord avec des librairies -en ligne souvent. Il me semble que c’est le cas, donc l’ouvrage numérique devrait coûter environ 30% de moins que le livre papier… pas énorme donc… Pour baisser encore ce coût il faut donc toucher à la marge de l’éditeur, donc ne plus corriger les livres par exemple, ou à celle de l’auteur, mais à ce tarif ça ne vaut plus le coup d’écrire. Quand à la marge du « libraire » difficile car alors ils répondent qu’ils ne travailleraient plus avec ces éditeurs.
Certains éditeurs pourtant réussissent à baisser considérablement les coûts, mais cela n’a rien de miraculeux, tout simplement les livres à bas coûts sont des livres ayant déjà rentabilisés les dépenses de l’éditeur, qui peut se permettre de réduire à presque néant sa marge, comptant ainsi sur la publicité gratuite, le bouche à oreille… et souvent l’achat de la suite de la saga !

Gabriel : Moi comme je l’évoquais plus haut je préfère acheter des livres qu’une liseuse. Pour moi ça reste un gadget cher…

Hérisson08 : Saviez-vous qu’on peut aussi lire sur tablette et téléphone, pas seulement sur liseuse, même si l’aspect rendu papier n’est forcément pas là!
J’ai toujours quelques livres sur mon téléphone au cas où, bien pratique ! Quand au prix, il ne faut pas oublier aussi la possibilité d’avoir accès à tous les livres du domaine public gratuitement !

Pépita : Le livre est un livre avec tout ce qui va avec, qu’a très bien décrit Nathan plus haut. Un livre numérique n’est pas à proprement parler un livre : un outil technologique en permet l’accès en contre-partie d’un prix assez exorbitant. Oui, pour moi, même si j’ai testé et que sous certains aspects, ces nouvelles technologies sont séduisantes, le prix est un sérieux frein. Et quelle nébuleuse ! Vous vous y retrouvez, vous, avec tout ce qui sort sur le marché ? (et là, avec Noël…). D’autant que ces produits deviennent très vite obsolètes et poussent à consommer encore plus. Alors qu’un vrai livre… il est toujours là… et chacun d’entre nous sait qu’un même livre peut offrir diverses lectures. Céline a raison aussi de souligner cette fracture générationnelle ; je ne suis guère optimiste de ce point de vue-là…

Bouma : Et si l’aspect technologique permettait justement d’attirer de nouveaux publics ?
En ce qui concerne le prix, tant que la version numérique d’un livre restera au-dessus de sa version poche (pour ceux sans valeur ajoutée), je pense que cela freinera le grand public. Après il serait intéressant de faire une analyse du public qui achète ces livres numériques. Il doit y avoir beaucoup de grands lecteurs, de grands voyageurs… pour qui quelques euros de moins sont toujours ça de moins.

Nathan : Le prix des liseuses moi je ne le trouve pas franchement exorbitant, surtout sur long terme. Le problème c’est surtout qu’après la liseuse il faut aussi payer les livres…

Gabriel : Et que contrairement à un livre, ça a une durée de vie…

Nathan : Comme je l’ai soulevé plus haut, un livre a une durée de vie aussi (certes moins longue) mais surtout beaucoup moins de fragilité !

La réponse de Nathalie : Pour moi, en tant que lectrice, je ne me suis jamais posé la question en ces termes. Je possède un dispositif de lecture numérique depuis 1997 et toute ma lecture plaisir se fait avec. J’en ai bien sûr changé de nombreuses fois, avec l’évolution du marché. Donc oui, c’est cher. Mais généralement, le bidule en question ne sert pas qu’à lire. Et dans tous les cas, pas qu’à lire seulement des livres. Quant aux fichiers, le plus gros souci c’est plutôt la difficulté de les trouver, dans des conditions compatibles avec la lecture que je veux en avoir (multiplateforme, constitution d’une bibliothèque, etc.). Parallèlement, je vous rassure, j’ai  3 000 livres en papier (parfois jauni) dans ma bibliothèque, et souvent je peste de ne pas les avoir en numérique…

2 réflexions sur « Débat sur le livre numérique : quatrième partie »

  1. Je ne vais pas entrer dans le coeur du sujet de la question: les tarifs. Le sujet est trop complexe, de mon côté, je ne travaille que sur des produits (livres enrichis, applis jeunesse…) qui demande un coût de fabrication très important. Et là les tarifs ne sont pas du tout cohérent avec le coût de fabrication.
    Je voulais juste dire que, quand même, la fonction « télécharger un extrait » de l’ibook store est drôlement pratique. Grâce à elle, je lis les 30 à 40 premières pages de tous les livres que j’ai envie de lire. En 30 pages, on a le temps de se faire une idée… bien plus qu’avec une quatrième de couv (jamais écrite par l’auteur).
    Alors rien que pour ça, les liseuses, smartphone et tablette ont quelquechose de plus à apporter. Je ne m’imagine pas rester deux heures dans une librairie à lire les 30 premières pages de tous les livres qui m’attirent.

  2. Complètement d’accord avec toi Odile !
    je le fais aussi et c’est rudement bien…et la lecture sur tablette, je trouve cela très agréable aussi. On lit différemment mais on lit !!!

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