Billet d’été : A la découverte de l’Amazonie

Cette année, les arbronautes ont envie de vous emmener en voyage !

Les séjours en littératures ont le grand avantage d’être peu couteux, tant économiquement qu’écologiquement. Cela nous laisse donc la possibilité de vous proposer des destinations lointaines, voire même imaginaires.

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C’est Lucie qui inaugure le carnet de voyage du Grand arbre en vous proposant quelques livres pour partir à la découverte de l’Amazonie.

L’Amazonie, pour l’Etat brésilien, c’est le bassin versant de l’Amazone. Soit une immense région de 6,1 millions de km² qui renferme 40% des forêts tropicales de la planète, tout en incluant d’autres écosystèmes : en amont, la haute montagne où pas un arbre ne pousse ; près des cours d’eau, de vastes prairies inondables ; le long de l’Atlantique, une impénétrable mangrove, et au sud, les vastes savanes arborés du Cerrado, déjà en grande partie transformées en culture de soja.

L’Amazone, Fleuve de la biodiversité de Marie Lescroart, illustrations de Catherine Cordasco, Editions du Ricochet, 2021.

Pour mieux connaître la région et ses spécificités, l’idéal est de commencer par la lecture d’un documentaire. L’Amazone, Fleuve de la biodiversité de Marie Lescroart a le mérite d’aborder tous les aspects du fleuves, que ce soit son histoire, sa géographie, la faune, la flore, mais aussi les traditions des peuples qui vivent sur ses rives. Un peu à la manière d’un guide de voyage, une présentation riche qui donne les clés de la régions.

L’Amazone, Fleuve de la biodiversité de Marie Lescroart, illustrations de Catherine Cordasco, Editions du Ricochet, 2021.

Son avis complet ICI.

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Une fois les éléments concrets découverts, partons pour une aventure trépidante comme sait si bien en écrire Davide Morosinotto ! La fleur perdue du Chaman de K appartient à la trilogie des romans-fleuve dont nous avons déjà parlé lors d’une lecture commune. S’il commence dans les Andes, une grande partie prend place en Amazonie et utilise à plein sa culture et ses mystères.
En plus de nous replonger dans les années 80 et de jouer sur la typographie, l’auteur nous entraine dans une quête passionnante aux côtés de Laila et de El Rato. Un incontournable !

La fleur perdue du chaman de K, Davide Morosinotto, L’école des loisirs, 2021.

Les avis d’Isabelle, de Linda et de Lucie.

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Avec La sentinelle, Claire Clément choisit de mettre en lumière un fait peu connu des habitants de métropole : en Guyane française, le taux de suicide des collégiens est dramatique. Ses deux héros sont issus d’un village du Haut Maroni, au cœur de la forêt amazonienne. Le collège étant trop éloigné de leur habitation, ils sont forcés de s’installer en ville dans une famille d’accueil le temps de poursuivre leurs études, et ne peuvent rentrer chez eux que lors des vacances. Cette situation, subie, entraine en déracinement et une perte de repères qui influe fortement sur leur moral. Le rôle des sentinelles est de prévenir les situations pouvant mener au drame.

La sentinelle de Claire Clément, illustrations de Alca, Editions du pourquoi pas, 2023.

L’avis complet de Lucie ICI.

La plupart des scientifiques, eux, nomment « Amazonie » la forêt tropicale humide d’Amérique du Sud. Sa superficie […] atteint 7,7 millions de kilomètres carrés, soit la surface de l’Australie !

L’Amazone, Fleuve de la biodiversité de Marie Lescroart, illustrations de Catherine Cordasco, Editions du Ricochet, 2021.

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Enfin, c’est le mystérieux chamanisme (aussi présent dans La fleur perdue du chaman de K, comme son titre l’indique) qui est au cœur de L’enfant-jaguar d’Anne Sibran. Il faut laisser de côté son esprit rationnel et sa culture occidentale pour apprécier cet album aux illustrations envoutantes. Car, comme c’est la tradition dans sa famille, un enfant de huit ans est laissé un mois seul dans la forêt pour apprendre ses secrets et ses ressources.

L’enfant jaguar de Anne Sibran, illustrations de Benjamin Bachelier, Gallimard Jeunesse, 2022.

L’avis de Lucie.

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Nous espérons que cette première étape vous a plu. La semaine prochaine, Liraloin vous proposera un voyage intérieur !

Billet d’été : Jane Austen versus Margaux Motin

Quand Margaux rencontre Jane…

L’été est une saison propice pour se plonger dans des classiques à lire ou à relire. Sous l’Ombre du Grand Arbre nous aimons beaucoup les autrices et auteurs intemporels et c’est toujours un grand bonheur que de partager les dix bonnes raisons qui vous pousserons à les lire !

Cet été Liraloin vous donne cinq bonnes raisons de lire Jane Austen. Cette grande dame de la littérature anglaise s’est éteinte le 18 juillet 1817 et ses romans continuent encore et toujours à fasciner. À tel point que les éditions Tishina ont publié trois ouvrages des œuvres incontournables de Miss Austen. Cerise sur le gâteau : ces romans sont illustrés de façon très décalée et humoristique par Margaux Motin.

Le premier roman publié par les éditions Tibert a été Orgueil et Préjugés qui est mon roman préféré de tous les temps. Suivra Persuasion, et Raison et sentiment.

Des goodies à en perdre la raison ...

Cinq bonnes raisons d’aimer Pride and préjudice, publié en 1813 :

  1. Pour son héroïne, Elisabeth une badass comme on en fait en 1813
  2. Pour sa critique sociale :  ses personnages croustillants et ultra énervants !
  3. Pour l’amour : que celui qui n’a jamais vu, dès la première rencontre, Mr Darcy succomber au charme d’Elisabeth lève la main.
  4. Pour l’écriture de Jane Austen : « Il n’exprimait aucun regret qui la satisfît, au sujet de ce qu’il avait fait ; son style n’était point pénitent, mais hautain. Il n’y avait là qu’orgueil et insolence. »
  5. Car vous avez la chance de pouvoir lire ce roman et à chaque lecture, les détails n’en sont que sublimes.

Cinq raisons d’aimer Persuasion, publié en 1817 à titre posthume :

  1. Pour les raisons qui poussent Anne Elliot a oublier Wentworth depuis huit ans.
  2. Pour la timidité d’Anne qui contraste avec le reste des personnages.
  3. Pour le dévouement de notre héroïne et son abnégation.
  4. Pour les quiproquos et les dialogues parfois très cinglants.
  5. Pour le père et les sœurs d’Anne Elliot, complétement antipathiques !

Cinq raisons d’aimer Sense and sensibility, publié en 1811 :

  1. Pour la complicité, la force émanant des sœurs Elinor et Marianne.
  2. Pour Marianne, une jeune femme volcanique et amoureuse.
  3. Pour Elinor, une femme d’une belle et rare force.
  4. Pour Colonel Brandon, un de mes personnages masculins préférés, vous découvrirez pourquoi…
  5. Pour cette mère et ses trois filles : une famille unie et solidaire.

Pour conclure, je dirais que Margaux Motin a vu tout ce qui était propice à la moquerie dans les œuvres de Jane Austen.

Billet d’été : cartographier nos âmes.

Il est un endroit où il est heureux de se réfugier quand le monde entier semble hostile à l’escapade. Et ce monde c’est notre âme. Car notre âme est un labyrinthe incroyable, un dédale formidable, une jungle insondable. Et quoi de mieux pour tenter cet exil improbable que d’essayer d’en cartographier les contours ?

Cartographie créative, manuel d’illustration, Helen Cann, Eyrolles, 2018.

C’est à ce projet insensé que le magnifique album Museum, petite collection d’ailes et d’âmes trouvées sur l’Amazone de Frédéric Clément, nous invite.

Museum, petite collection d’ailes et d’âmes trouvées sur l’Amazone,
Frédéric Clément, Ipomée, Albin Michel, 1999.

Soulever le couvercle de la boîte en carton. Y découvrir un carnet orange, aux coins abîmés, à l’étiquette déchirée, à la couverture égratignée. Un carnet qui aurait beaucoup voyagé. L’ouvrir. Y lire un texte tapé à la machine à écrire. Une lettre datée du 4 janvier 1996. Une lettre écrite à Tabatinga au Brésil. Une lettre qui annonce une incroyable découverte : sur les ailes des papillons d’Amazonie, on pourrait lire les cartes des âmes de femmes et d’hommes du temps passé.

L’entomologiste de l’album découvre tour à tour la carte de l’âme de Kubilaï Khan, empereur mongol ; de Yoshe, jeune immigré russe ; de Zygaena, écuyère tzigane ; d’Itzpapatotl, artisan plumassier aztèque ; d’Utamaro, peinte des beautés d’Edo ; de Photinoula et Kassandrea, deux soeurs grecques ; de Marco Polo ; de Lola, demoiselle d’Avignon ; de Tashi, Tibétain, tailleur de pierres ; d’Anko, pêcheur de perles en mer rouge ; de Jacaouna, chaman indien ; et de Vladimir Nabokov. 12 papillons, 12 cartes, 12 âmes à explorer. Ce livre a complètement influencé ma vision de l’âme humaine, il m’a permis de l’incarner à travers ce symbole poétique de la carte géographique miniature, visible seulement à la loupe binoculaire. Visible seulement à qui prend le temps de l’observer. Et c’est ainsi que commença ma collection de papillons.

C’est pourquoi quand quelques années plus tard, un ami m’a offert Notre continent intérieur, l’atlas imaginaire de Louise Van Swaaij et Jean Klare, il m’a semblé enfin trouver l’outil idéal pour partir à la conquête de cette âme qui m’habite et m’échappe tout à la fois. Au gré de 21 cartes, nous parcourons la mer des possibles, le pays du secret, le marais de l’ennui, l’archipel de l’oubli, les montagnes de travail, la capitale du changement et tous ces endroits qui émergent au fil des années, là, quelque part, en nous. Quel ravissement de pouvoir donner à ce « quelque part » une forme, des reliefs, des rivages.

Notre continent intérieur, l’atlas imaginaire, Louise Van Swaaij et Jean Klare, Autrement, 2000.

Alors, avec ce billet d’été, je vous invite à cartographier votre âme. Pour partir en voyage là où vous seul.e.s pouvez vous rendre.

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Et pour vous aider à vous lancer, ouvrons le livre Cartographie créative d’Helen Cann.

Cartographie créative, manuel d’illustration, Helenn Cann, Eyroles, 2018.

Analysons d’abord l’anatomie d’une carte : la rose des vents, les lettrages, le cartouche, la légende et les symboles et puis le plan. Puis choisissons notre type de carte : carte illustrée, carte textuelle, plan axonométrique, plan en espace négatif, plan d’architecte, carte de jeu de plate-forme. Et lançons-nous ! Pourquoi ne pas tenter, pour commencer, une carte inspirée de la phrénologie, théorie scientifique en vogue au XIXe siècle selon laquelle la personnalité d’un individu pouvait être déterminée par la mesure des zones de son crâne correspondant à différents tempéraments ?

Cartographie créative, Helenn Cann, Eyrolles, 2018, p. 98-99.

Je vous laisse donc avec ces quelques indications, et si vous vous lancez, n’hésitez pas à partager vos créations sur nos réseaux sociaux en indiquant #alodgamap

Il me tarde de suivre du doigt les fleuves, les rivières et les ruisseaux qui irriguent vos coeurs.

Billet d’été : de l’éternité des vacances et des rencontres qui nous changent à jamais

Quelle soif d’été et de rencontres après les longs mois d’isolement de cette année ! Ce n’est sans doute pas le hasard qui a guidé, ces dernières semaines, Isabelle et ses moussaillons vers des lectures aux parfums d’iode et de pinède, bercées par le chant des cigales, les deux pieds résolument enfoncés dans la dune et le visage tourné vers les embruns. Des livres qui transportent au cœur des vacances. Des grandes ! Celles qui, dans l’enfance, semblaient durer une éternité. Une parenthèse hors du temps où explorer de nouvelles contrées. Céder à la promesse de rencontres aussi éphémères qu’intenses. Et grandir en accéléré. Ce vertige estival relie les lectures de L’île aux trésors comme un fil conducteur : des pages qui subliment les vacances et en distillent les émotions les plus universelles.

Esther Andersen, de Timothée de Fombelle, illustré par Irène Bonacina (Gallimard Jeunesse, 2021)

Chaque mot de cet album, chaque trait des illustrations restitue dans son entier l’intensité des vacances d’été : le paysage qui défile par la vitre du train, la chaleur qui baigne les champs de maïs, le bonheur d’enfourcher son vélo, l’éternité de cette parenthèse et le temps qui se déforme… Et cette magie qui rend les sensations, les expériences si puissantes, nous transformant à jamais. Enveloppé.e dans le délicat décor de carte postale composé par Irène Bonacina et sublimé par le grand format à l’italienne de l’album, on sait parfaitement de quoi il s’agit. Parce qu’on a un jour été époustouflé.e par la beauté de l’océan et la rencontre avec une Esther Andersen.
C’est beau, mélancolique aussi. Parce que l’album nous parle d’un monde révolu où l’on n’achète rien mais on rêve beaucoup, où l’enfance est synonyme de journées entières passées dehors, à pédaler toujours plus loin, jusqu’à l’inconnu qui nous exalte, ébranle nos repères et nous fait nous sentir plus vivant.e que jamais.
Un album doux et intense, gorgé de soleil, de sel marin et d’émotions.

Une photo de vacances, de Jo Witek (Actes Sud Junior, 2020)

On lit ce livre comme on feuilletterait l’album photo de la famille Manzatti. Jo Witek trouve les mots justes pour dire l’ennui et les sorties, les relations élastiques entre sœurs et le baume des tranches de rigolade, la famille qui prend ses marques et invente ses petits rituels dans un tendre ballet. On rit, on s’attendrit de voir cette famille composer avec un budget limité et avec les envies de chacun pour faire des deux précieuses semaines de vacances annuelles un formidable moment partagé. Et Eugénie en équilibre à la charnière entre enfance et adolescence que la rencontre avec Léo va faire vaciller… Un roman frais, entraînant et émouvant.

Souvenirs de Marnie, de Joan G. Robinson (Monsieur Toussaint Louverture, 2021 pour la traduction française)

En marge du monde, la petite Anna vient panser son mal-être dans un village côtier du Norfolk où elle aime déambuler à travers dunes et marais. Elle y est envoutée par une maison où surgit un jour Marnie, jeune fille mystérieuse et insaisissable…

Joan G. Robinson mène sa barque en eaux troubles pour mieux nous intriguer : la Villa du marais est-elle hantée ? Anna sombre-t-elle dans la folie ? Les paysages anglais, entre collines et littoral nacré, ont beau être esquissés d’une plume délicieuse, on se demande si on a plongé dans un conte fantastique, voire un thriller où le mystère qui entoure le personnage d’Anna se mêle à celui de la maison. Pourtant, il émane aussi de ce texte une douceur infinie, le calme étrange d’un monde en suspension où le temps s’écoule différemment, rythmé uniquement par les marées et les cris des oiseaux. Le roman évoque avec une grande justesse les étés et les rencontres qui font grandir d’un coup. L’intensité de l’enfance, ses amitiés, ses colères et ses questionnements. Le besoin vital d’être accepté.e qui ne peut s’assouvir qu’en prenant le risque, le temps d’un été, de laisser les autres venir à soi. Un classique intemporel à la saveur iodée, troublant, envoutant et étrangement réconfortant.

Sous un ciel d’or, de Laura Wood (PKJ, 2021)

L’été 1929, vécu du point de vue d’une jeune fille à l’aube de l’âge adulte, face à la « terrifiante page blanche » de l’avenir. En attendant, Lou aime s’introduire dans la villa déserte des Cardew pour y lire, écrire et rêver. Soudain de retour, les propriétaires lui ouvrent une brèche vers un fascinant univers de nuits blanches plongées dans le champagne et les paillettes. Pourquoi les Cardew s’intéressent-ils tant à elle ? Quels secrets dissimulent-ils sous leur éclatant vernis ?

Quelle escapade dans l’âge follement romanesque qui fait la charnière entre années folles et Grande dépression ! En lisant ce livre, nous avons eu envie d’écouter des enregistrements de Jelly Roll Morton pour mieux nous plonger dans cette époque qui tourne la page de la Grande guerre : les filles découvrent leurs mollets et coupent leurs cheveux, on savoure les virées en automobile et les romans d’Agatha Christie… C’est aussi un roman initiatique : que ce soit chez les Cardew ou dans sa famille nombreuse, Lou semble dans l’ombre des autres ; mais à la charnière entre ces deux mondes, elle se découvre des ressources, des envies et même des passions. Un roman pétillant et fiévreux comme une fête, parfait pour s’évader de la morosité ambiante et rêver un peu !

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Que votre été soit infini et riche de rencontres. Et, évidemment, de belles lectures estivales !

Extrait de Esther Andersen

Billet d’été : des classiques illustrés

L’été, la détente, le farniente et… les listes de livres !

Que l’on ait noté les ouvrages qui nous faisaient envie tout au long de l’année ou que les titres soient suggérés par les enseignants, l’été nous permet d’accorder du temps à des lectures plus exigeantes que le reste de l’année. C’est donc le moment idéal pour (re)découvrir un classique.

Ces textes sont des valeurs sûres et ont l’avantage d’être souvent tombés dans le domaine public. Ce n’est donc pas un hasard si l’on voit paraître de plus en plus de « classiques illustrés ».

Les nouvelles éditions illustrées présentent deux avantages. Tout d’abord, elles désacralisent et dédramatisent le rapport au texte classique, le rendant plus accessible aux jeunes lecteurs. Car il semble plus abordable accompagné d’illustrations. Mais les versions illustrées proposent surtout l’appropriation d’une œuvre par un artiste, qui souvent l’enrichi de précieux détails visuels. Un texte puissant impose à l’illustrateur de se montrer à la hauteur !

Voici une petite sélection. Attention, ces éditions ne comportent pas toujours le texte intégral.

  • Des bandes dessinées
Le premier homme, Albert Camus, illustrations de Jacques Ferrandez, Gallimard Jeunesse, 2017.

Parallèlement à la jeunesse d’Albert Camus, Le premier homme évoque les différentes étapes de la colonisation de l’Algérie, de manière à la fois factuelle et nuancée. Les thèmes sont forts : recherche des origines, amour filial, poids de la pauvreté, éducation, et cette Algérie si chère à Camus.
Les dessins sont efficaces, les couleurs remarquables et les astuces mises en place quand les souvenirs assaillent le narrateur, bien vues.

L’avis de Lucie.

Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur, Harper Lee, illustrations de Fred Fordham, Grasset, 2018.

Grand classique de la littérature américaine, Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur raconte le procès d’un homme Noir accusé d’avoir violé une Blanche. Dans l’Alabama des années 1930, la petite communauté de Maycomb est violemment divisée. Le dessin de Fred Fordham est parfaitement adapté à Scout, la jeune narratrice : il est à la fois vif et doux. Certaines planches (la mare, l’incendie…) sont tout simplement somptueuses.

L’avis de Lucie.

Le baron perché, Italo Calvino, illustrations de Claire Martin, Jungle !, 2020.

Cette adaptation du conte philosophique d’Italo Calvino est une réflexion sur la propriété, la nature, l’amour et les conséquences de ses choix, avec une mise en images et en couleurs signée Claire Martin. La taille de l’album, la fraîcheur des illustrations et les couleurs, nous emportent d’arbre en arbre aux côtés de Côme. 

L’avis de Lucie.

  • Des romans graphiques
L’étrange cas du Dr Jekyll et de Mr Hyde, Robert Louis Stevenson (texte intégral), illustrations de Maurizio A.C. Quarello, Sarbacane, 2018.

Les thèmes de L’étrange cas du Dr Jekyll et de Mr Hyde infusent longtemps après avoir tourné la dernière page. La double personnalité, l’acceptation de soi, le rapport aux autres, l’amitié, les pulsions, la perte de contrôle… Et cela tombe bien car les illustrations de Maurizio A.C. Quarello invitent à prendre notre temps pour les contempler : chacune semble être un tableau !

Les avis d’Isabelle et de Linda.

Et parfois ils reviennent… : Histoires de fantômes, Guy de Maupassant, Sheridan Le Fanu, Jerome K. Jerome, Gustavo Adolfo Bécquer, Robert E. Howard, Oscar Wilde, Tcheng Ki-Tong, Edgar Allan Poe (textes intégraux), illustrations de Maurizio A.C. Quarello, Sarbacane, 2020.

Les huit nouvelles choisies sont des classiques, efficaces, à la fois effrayantes et pleines d’humour noir. Chacune d’elle est magnifiée par les illustrations de Maurizio A.C. Quarello, merveille de finesse et vraie valeur ajoutée.

Les avis de Linda et de Lucie.

Dracula, Bram Stoker, illustrations de François Roca, L’école des loisirs, 2020.

Cette adaptation du roman de Bram Stoker conserve la forme originale de l’oeuvre : fragments de journaux intimes, de courriers, de télégrammes et de coupures de presse. François Roca joue sur le classicisme du personnage immortel et multiplie les clairs-obscurs pour accentuer le questionnement sur les limites entre la bête et l’homme, la vie et mort ou le Bien et le Mal.

L’avis d’Isabelle.

Des souris et des hommes, John Steinbeck (texte intégral), illustrations de Rebecca Dautremer, Tishina, 2020.

Dans cet autre incontournable de la littérateur américaine, John Steinbeck broie le rêve américain en même temps que ses personnages sous le poids du déterminisme. Incroyable travail de Rebecca Dautremer qui fait de chaque page de cet imposant ouvrage une oeuvre d’art. Elle varie les styles et les points de vue, les couleurs et les échelles de plan. Mieux encore, elle joue avec l’imagerie des années 1930 pour dénoncer la face obscure de la société de consommation. Incontournable.

L’avis d’Isabelle.

Pour découvrir d’autres titres en attendant le billet du 23 août consacré aux romans de Jane Austen illustrés par Margaux Motin, explorez les Grands classiques illustrés chez Sarbacane, les Illustres classiques de L’école des loisirs (versions abrégées), les Romans illustrés par Quentin Gréban chez Mijade ou encore les magnifiques Classiques illustrés par MinaLima chez Flammarion.

Bel été illustré !