Est-ce vous vous autorisez à dire du mal d’un livre ?
Lucie (Un petit bout de Bib(bliothèque)) : Mon blog reflète (presque) l’intégralité de mes lectures. Je parle donc de ceux que je n’ai pas aimés aussi. Il est rare cependant de tout détester dans un ouvrage, j’essaie donc de tirer le plus positif (pour montrer que le monde est gris pas noir et blanc). Et puis j’aime le dire dans le but d’échanger avec d’autres lecteurs, de comprendre pourquoi certains aspects ne m’ont pas plu.
Hérisson (Délivrer des livres) : Je parle aussi de livres que je n’ai pas aimé, mais quand il y a sujet à discussion, quand je pense que d’autres pourraient aimer… Et j’ai régulièrement des débats sympathiques avec des auteurs suite à ces chroniques négatives, alors que c’est bien rare avec les chroniques positives!
Gabriel (La mare aux mots) : Ce n’est pas toujours évident en fait… Si je trouve que tout est mauvais dans le livre je n’en parle tout simplement pas. Par contre si je trouve le texte très bon et que les illustrations sont mauvaises je ne parle pas des illustrations (parfois je dis que je ne les aime pas mais généralement je fais l’impasse). Il m’est arrivé de dire du mal d’un livre et ça m’a valu plus de commentaires que quand j’en dis du bien. Le tout est de modéré son propos, de tenter de ne pas faire de mal aux auteurs.
Sophie (La littérature de Judith et Sophie) : Comme Bouma, mon blog reflète quasiment toutes mes lectures (jeunesse en tout cas). Du coup quand un livre me déplait je le dis. Évidemment, je cherche toujours à justifier mon avis et souvent je trouve des petits points positifs pour nuancer. En tout cas, je ne démolis jamais un livre, après tout l’auteur à quand même fourni du travail et on ne peut pas plaire à tout le monde !
Za (Le cabas de Za) : A partir du moment où on décide de publier un texte, des dessins, de les porter sur la place publique, on les expose à la critique. Je me suis souvent posé la question de ma propre légitimité à parler des livres. Qui suis-je pour cela ? Dans la vie, je suis une passeuse de livres. Et je ne partage bien que ce que j’aime. Mon blog s’inscrit dans cet esprit-là. En revanche, je suis tout à fait pour que les blogueurs donnent leur avis, fût-il négatif. Négatif mais argumenté. Négatif mais bien écrit. Critiquer un texte dans un style poussif est à mon avis pire que tout.
Pour revenir sur la question de la légitimité, un blogueur est avant tout un lecteur, donc légitime à parler de ses lectures, à les partager. Il n’est pas un critique professionnel, un journaliste. Mais en matière de littérature jeunesse, il faut dire que la presse n’est pas trop envahissante… C’est pourquoi, je pense, les blogueurs ont leur place à prendre.
Pépita (Méli-Mélo de livres) : Je suis tout à fait d’accord avec plein d’éléments des réponses précédentes ! facile, me direz-vous ?
Il n’y a rien de plus subjectif que la lecture…on aime ou on n’aime pas et tout dépend de l’état d’esprit dans lequel on est quand on lit un livre…La lecture est déjà un acte tellement complexe !
quand j’ai commencé mon blog récemment (il est tout jeune), je ne m’étais pas vraiment posée cette question : dans mon boulot, c’est déjà assez difficile de faire lire des enfants (pas en petite enfance, ça va là) mais c’est surtout vrai pour les 8-12 ans. Alors, on leur montre le côté positif !
Mon blog reflète presque toutes mes lectures (souvent par manque de temps, je ne peux pas publier plus…) : il m’arrive bien sûr de dire si je n’ai pas aimé dans mon blog mais je nuance toujours mes propos, le travail d’écriture mérite respect de mon point de vue…mais comme je lis ce que j’ai envie de lire, en général j’aime !!!! c’est aussi simple que cela !
J’estime aussi qu’on a le droit de dire ce qu’on pense dans un blog qui reflète une personnalité de lecteur.
Ceci dit, il m’est arrivé de me retenir de publier des articles sur des lectures bof bof, tout simplement parce que je ne voyais pas quoi en dire…
comme quoi, la question mérite d’être posée !
Dorot’ (Les livres de Dorot’) : Comment dire…Sur mon blog j’essaye de présenter quasiment tout ce que je lis. Des fois, je ne fais pas de chronique, mais ceci arrive uniquement quand un livre ne m’inspire rien. Ni bien, ni mauvais, dans ce cas là je préféré de ne pas le chroniquer. Si je présente un album, un livre pour les tout petits, c’est parce qu’il m’a ému, parce que je l’ai remarqué dans mes arrivages en librairie…
Les romans, c’est un peu différent, je lis beaucoup et je donne mon avis, même s’il n’est pas positif. Il y a un offre énorme et la qualité n’est pas toujours au rendez-vous. Je le dis autant que libraire, mais aussi autant que lectrice accro aux romans pour la jeunesse, même si je ne suis pas une « critique littéraire spécialisée dans la littérature jeunesse ».
Je lis, si j’aime, je le dis, si je n’aime pas, je le dis également. Pour l’instant c’est aussi simple que ça.
Céline (Qu’importe le flacon pourvu qu’on ait LIVRESse) : Pour moi, c’est pareil! J’ai créé le blog en janvier dernier pour arrêter de noyer ma page facebook perso d’avis de lectures qui n’intéressaient pas grand monde… Il m’a semblé plus motivant de pouvoir partager ma passion avec des personnes plus réceptives. Celles-ci viennent donc me lire en connaissance de cause (elles savent que je suis un p’tite prof amoureuse de la littérature jeunesse et non une critique littéraire) et ne s’offusquent pas, du moins jusqu’à présent, de lire des avis tantôt dithyrambiques, tantôt bien plus mitigés. Dans tous les cas, j’essaie d’être constructive et d’argumenter au mieux mon point de vue…
Za (Le cabas de Za) : Ah, mais je suis pour la dithyrambe ! Et même, si j’osais, pour la mauvaise foi. Je ne suis pas non plus contre une dose de copinage éhonté. Je ne chronique pas tout ce que je lis, loin de là. Quand je bidouille un billet, c’est que j’ai envie de donner envie de lire, c’est que je crois dans un texte, dans un livre, dans le talent d’un-e illustrateur-trice.
J’ai dû, une fois, émettre des réserves sur le texte d’un album, enfin plutôt sur son adaptation/traduction. C’était « Frida et Diego » de Fabian Negrin, mais les illustrations étaient magistrales et le texte jurait un peu avec l’ensemble.
Après, sans pour autant dire du mal, il peut y avoir aussi une lecture « en creux » d’un blog. Quelqu’un qui me lit régulièrement peut savoir à la fin le genre d’album que je n’aime pas. Mais c’est me faire beaucoup d’honneur que de penser qu’on me lise aussi attentivement…
Nathan (Le carnet de lecture de Nathan) : Personnellement je suis entièrement d’accord pour dire que nous pouvons dire du mal des livres !
Un blog sert à partager son avis, à conseiller les lecteurs sur les livres à dévorer ou à éviter mais je trouve cependant que tout ceci n’est que SUBJECTIF ! Un blog est un espace personnel et nous donnons notre propre avis. Après le lecteur peut s’il le veut se forger sa propre opinion et ne pas être d’accord sur ce que nous disons.
Nous avons la liberté d’expression, d’opinion alors pourquoi s’en passer ? Après dire du mal d’un livre ne veut pas dire détruire librement un livre. J’ai lu récemment un article qui dénigrait totalement un ouvrage et son auteur. Pour moi dire du mal d’un livre veut dire donner un avis CONSTRUCTIF ! Argumenter, développer, peser le pour et le contre.
Il est vrai que sur mon blog peu de critiques sont négatives ! D’une part il y a peu de livres qui me déçoivent, d’une autre part j’ai tendance, parfois involontairement, à mettre l’accent sur le positif, à dire « Certes je n’ai pas aimé mais ce point là n’est pas tant important le reste est délicieux ! ».
Pour conclure je n’ai qu’une chose à dire: Nous sommes libres, mais argumentons.
Sandra (Maman Baobab) : Par manque de temps, pour me laisser ma liberté de lectrice, pour fermer un livre définitivement sans être allé à la dernière page, pour lire 4-5 livres en même temps – celui dans le lit, celui là dans le train, celui sur ce sujet, celui-ci pour le blog, tiens je prends celui-ci encore pour le travail – je ne chronique pas tout ce que je lis. Par principe, en ce qui concernen la littérature jeunesse, je lis tout ce que je reçois. Par envie, par choix, par goût, parce que je n’ai pas le temps, parce que ça n’entre pas dans ma cible, je ne chronique pas tout ce que je reçois. Parfois aussi, c’est parce j’aime pas. Enfin parce que je n’aime vraiment pas. Est-ce à dire que c’est parce que je n’aime pas que je ne chronique pas ? Oui, souvent, mais pas complètement. La première raison c’est parce qu’en tant que blogueuse et étant mon seule capitaine de navire, je suis la seule à choisir ce que j’écris sur mon blog, ce que je montre, ce que j’expose, ce que quoi j’écris. Quand j’étais journaliste, j’ai eu à travailler sur des sujets imposés, plus d’une fois, sur des angles imposés aussi. J’aime écrire. J’aime une façon d’écrire, celle qui est dans l’émotion. Si j’écris sur un livre, c’est parce qu’il ma touchée ou parce qu’il a suscité un intérêt quelconque, parce qu’il est utile. J’aime bien cette notion d’utilité (ce n’est pas la seul) dans ces supports. Je reste une jeune blogueuse cependant, je trace ma ligne éditoriale encore en ce moment, mais je sais qu’elle se dessine selon le chemin que je parcours, donc relativement à moi et à mon expérience (de vie et de lecture) : c’est subjectif. Je pense qu’on ne peut pas parler de chroniques s’il n’y a pas une part de subjectivité, celle-ci commence par le choix des livres dont on parle. Ensuite, en fonction de la manière dont j’ai perçue le livre, je m’emballe plus ou moins dans mon texte, de la briéveté à la dithyrambe ! (à ce point ? Heu, oui presque !).
Za (Le cabas de Za) : Les enfants, je nous trouve un peu trop parfaits, très politiquement corrects…
Y a personne pour être vilain, ici ? Gabriel ? Moi la première, je n’ose pas. Mon modèle absolu est et demeurera Le cimetière des lénifiants de l’excellent Yann Fastier (http://lenifiants.blogspot.fr/), fermé depuis peu, une météorite jubilatoire dans une blogosphère une peu compassée, avouons-le.
A suivre…